C’est la lune de miel entre les Etats Unis d’Amérique et le royaume du Maroc. Le président Donald Trump a accordé ce vendredi la prestigieuse Légion du mérite des Etats-Unis au roi du Maroc, Mohammed VI, pour son « impact positif » sur le paysage politique du Moyen-Orient.
La Légion du mérite est une médaille militaire remise pour un fait d’armes exceptionnel ou à des responsables étrangers, qui peut uniquement être accordée par le président, rappelle la Maison Blanche.
Selon la présidence américaine, « au cours de plus de deux décennies de leadership le roi Mohammed VI a fait progresser le partenariat profond et durable entre le Royaume du Maroc et les États-Unis dans tous les domaines. Sa vision et son courage personnel, y compris sa décision de renouer avec l’État d’Israël, ont redéfini positivement le paysage du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et inauguré une nouvelle ère de sécurité et de prospérité pour nos pays et pour le monde », se félicite la Maison Blanche.
L’ambassadrice du Maroc aux États-Unis, la princesse Lalla Joumala, a accepté le prix au nom du Souverain chérifien lors d’une cérémonie privée. Le Maroc a signé en décembre à Rabat un accord de normalisation des liens avec Israël, parrainé par les États-Unis, avec des accords bilatéraux centrés sur les liaisons aériennes directes, la gestion de l’eau, les connexions des systèmes financiers et un accord d’exemption de visa pour les diplomates.
En échange, Washington a reconnu la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara, revendiquée par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie. Le roi Mohammed VI a confirmé, en qualifiant la décision de Washington sur le Sahara de « prise de position historique ».
Le 22 décembre 2020, Jared Kushner et un conseiller de Benyamin Netanyahou ont inauguré le premier vol commercial direct entre Israël et le Maroc. Dans la foulée, les USA ont ouvert un consulat à Dakhla, port de pêche situé dans le sud du Sahara occidental, destiné à devenir un « hub maritime régional » desservant l’Afrique et les Canaries grâce à un projet colossal de développement lancé par Rabat.
Cet accord inclut une enveloppe de trois milliards de dollars (2,4 milliards d’euros), débloquée par la Banque américaine de développement (DFC) pour le « soutien financier et technique de projets d’investissements privés » au Maroc et en Afrique subsaharienne.
« En reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, le président Trump a rejeté les status quo ratés qui ne bénéficiaient à personne, et à la place, il a mis en route une solution durable et mutuellement acceptable », avait souligné Jared Kushner.
Nomel Essis avec Jeune Afrique