Un atelier syndical réunit les représentants syndicaux du secteur cacao du 26 au 28 avril 2025 à Méagui, avec pour objectif de consolider leur stratégie de lutte contre le travail des enfants dans les plantations.
Porté par le Bureau Pays de l’Organisation Internationale du Travail (OIT-Abidjan) dans le cadre du programme ‘’Ensemble pour Agir contre les causes profondes du travail des enfants dans la Nawa’’ (ENACTE) , cet atelier met en lumière une évidence, à savoir sans organisation collective forte, il est impossible de garantir aux travailleurs agricoles des conditions de travail décentes, et encore moins d’éradiquer le fléau du travail des enfants. « En s’organisant, les travailleurs peuvent mieux défendre leurs droits, accéder aux services sociaux de base et revendiquer de meilleures conditions de vie », a souligné Kattia Paredes Moreno, Spécialiste du Bureau des activités pour les travailleurs (ACTRAV) du bureau de l’OIT à Abidjan, lors de son allocution d’ouverture.Durant trois jours, les participants vont plancher sur des actions concrètes notamment la finalisation des plans d’action pour la syndicalisation, la validation de modules de formation pour les futurs membres et l’affinement des stratégies de communication pour toucher le plus grand nombre de travailleurs agricoles sur le terrain. Selon Mme Paredes Moreno, l’enjeu est de taille dans un secteur cacaoyer encore marqué par des pratiques abusives.
Pour elle, une voix forte aux travailleurs est un levier essentiel pour faire reculer durablement le travail des enfants. « Représenter tous les travailleurs, y compris les plus marginalisés, c’est la clé pour changer les choses », a-t-elle insisté. L’approche qu’elle prône repose sur une combinaison d’actions notamment la sensibilisation, la formation continue et l’engagement communautaire pour recruter et organiser les travailleurs, pour renforcer ainsi la base des centrales syndicales.Le coordonnateur du programme ENACTE, Konan Sylvain a quant à lui expliqué que les syndicats déjà présents sur le terrain s’approprieront les résultats issus de cet atelier pour une efficacité accrue des actions. « Les centrales syndicales présentes ont déjà commencé les activités préliminaires qui pourront faciliter le déploiement effectif de ce plan-là sur le terrain. A terme, nous souhaitons que la voix des producteurs de cacao de la région de la Nawa soit entendue et que ceux-ci puissent à partir de leurs revendications, à partir de leurs contributions, faire évoluer les différentes initiatives en faveur de leur bienêtre »,a-t-il indiqué. En renforçant les capacités syndicales à la base, l’atelier de Méagui ouvre ainsi la voie à une lutte plus structurée contre le travail des enfants, un objectif au cœur des engagements internationaux et nationaux de la Côte d’Ivoire. Rappelons que le programme ENACTE est financé par l’Union Européenne et la Suisse, et conjointement mis en œuvre par l’OIT, l’UNICEF et l’OIM.
Méité Yacouba