Le ministre de la Communication et des Médias, Amadou Coulibaly n’a pas digéré la réaction du secteur de la presse, lors de l’adoption de la loi sur l’audiovisuel en Côte d’Ivoire. Il a avoué le jeudi 27 juin 2024, avoir été « peiné ». C’était à l’occasion de la publication d’une enquête de l’autorité nationale de la presse, qui vise à apporter une réponse à la question « comment les ivoiriens s’informent »
Ci-dessous sa réaction :
« Avec les réseaux sociaux, chacun de nous est devenu un diffuseur d’informations. Mais la diffusion d’informations a des règles. C’est un métier. On ne s’improvise pas diffuseur d’informations comme on le souhaite. C’est en cela que nous avons un peu déploré la réaction du secteur de la presse lorsque nous avons fait adopter la loi sur l’audiovisuel, pour dire que quand vous avez un peu plus de 25 000 followers, vous n’êtes plus dans une conversation privée ; vous devez vous conformer aux règles d’éthique et de déontologie de la presse. Tout de suite, nous avons été taxés de vouloir museler la presse, alors que nous défendons la presse en faisant la promotion des règles d’éthique et de déontologie qui la régissent. En quoi demander à quelqu’un qui a plus de 25 000 followers de se conformer aux règles d’éthique et de déontologie de la presse, c’est être liberticide, c’est empêcher la liberté d’expression ? Veut-on donc dire que la presse dans notre pays n’est pas libre alors que cette étude a montré le contraire, en tout cas selon la perception de nos concitoyens ? En quoi demander de se conformer aux règles d’éthique et de déontologie est-ce liberticide ? J’en reparle, parce que ça m’a peiné. Il ne faut pas qu’on règle tout à l’aune de la politique. Ça a été biaisé. Pourtant, il s’agissait de défendre la corporation. Il s’agissait de faire la promotion des règles d’éthique et de déontologie du métier, et nous devons le faire pour que chaque internaute, chaque diffuseur d’informations s’approprie ces règles et qu’on puisse avoir un internet sûr. Un internet éthique, un internet vertueux, comme l’exige votre métier. »
Fulbert Yao