La décision des entreprises émettrices de monnaie électronique (EME), filiales des sociétés de télécoms, d’augmenter les tarifs des transferts d’argent par téléphone mobile, a pris effet ce lundi 25 janvier 2019.
Trois opérateurs du secteur, à savoir Orange, Moov et MTN, ont produit des communiqués et envoyé des messages aux abonnés les informant de l’application de nouveaux tarifs. « Nous vous informons qu’à compter du 25 février 2019, une nouvelle grille tarifaire sera mise en place pour les services Orange money. Cet aménagement fait suite aux mesures de la nouvelle annexe fiscale 2019 qui applique une série de taxe sur le chiffre d’affaires des entreprises émettrices de monnaie électronique (activité communément désigné sous le vocable de mobile monnaie), indique un communiqué de Orange money Côte d’Ivoire publié le weed end.
L’opérateur précise que cette nouvelle grille a pour objectif de « répondre aux charges liées à l’activité. » Pour sa part, c’est par SMS que Moov money informe depuis ce matin sa clientèle de ce changement de tarif, l’invitant « pour plus d’informations », à appeler le 1011.
l’opérateur MTN money a aussi fait un communiqué pour informer ses clients d’un ajustement à la hausse de ses tarifs.
La directrice exécutive de l’Union nationale des sociétés de télécommunication (UNETEL), Gertrude Koné Kouassi, dans une interview réalisée la semaine dernière et dont l’intégralité sera publiée sur Minutes Eco, affirme que la répercussion des nouvelles sur les tarifs était inévitable. « Elle va être faite mais nous rassurons que ce ne sera pas une raison pour augmenter de manière excessive les tarifs. Nous faisons une répercussion proportionnelle. Ce ne sera pas l’occasion de multiplier par trois les coûts de nos services. Nous ne sommes pas du tout dans cette dynamique », avait-elle déclaré.
« Nous sommes ouverts à la discussion »
« Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous procédons à une hausse des tarifs des transactions mobile money. C’est une des conséquences logiques de la taxation de ces services. Nous sommes ouverts à la discussion. Nous sommes dans le cadre d’un dialogue constructif mais nous avons été très surpris de la réaction de la DGI à une annonce que nous faisions pour informer les consommateurs, par souci de transparence, surtout pour ne pas faire une augmentation sauvage du jour au lendemain », ajoute la directrice exécutive. Il faut dire la décision de l’UNETEL avait suscité la colère du directeur général des impôts, Ouattara Abou qui, dans un communiqué, a jugé « illégale » cette hausse annoncée des tarifs et accusé les entreprises de téléphonie monnaie de ramer à courant de la politique sociale de l’Etat.
Interrogée sur la date d’application effective de la décision, Gertrude Koné Kouassi avait soutenu que ce serait avant la fin du mois de février. Cela a pris du temps, explique-t-elle, parce que la décision implique des changements au niveau des mécanismes comptables. « Il faut changer tous les paramétrages au niveau informatique. Tous les calculs doivent être changés, les liasses reprises, et cela a pris un certain temps. Mais également, il fallait qu’on s’accorde tous pour éviter une augmentation disproportionnée des tarifs. Ça pris un peu de temps mais d’ici la semaine prochaine (ndlr : cette semaine), c’est-à-dire à la fin du mois, nous pensons que la mesure va prendre effet », explique-t-elle.
Fulbert YAO avec Minutes Eco