Une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales sur le programme de la monnaie unique de la Cedeao s’est ouverte lundi à Abidjan.
C’est un tournant important dans le processus conduisant à la mise en place de la monnaie unique de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en 2020. Le processus s’accélère. A la demande des chefs d’État et de gouvernements, les ministres des Finances de la Cedeao, les gouverneurs des banques centrales et des chefs de missions diplomatiques sont réunis à Abidjan, pour examiner les propositions et recommandations de la réunion technique du comité ministériel tenue du 13 au 15 juin.
Cette réunion élargie, qui se tient à quelques jours des sessions statutaires des chefs d’Etat de la Cedeao prévues pour le 29 juin 2019, devrait permettre selon l’ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la Cedeao, de définir l’état de la convergence macroéconomique, fondamentale pour la création de la monnaie, un fonds spécial pour le financement, la feuille de route, ainsi que le nom et le symbole de la future monnaie, puis le choix du régime de change et le modèle de banque centrale.
« Compte tenu du temps qui nous sépare du délai de 2020, les résultats de nos travaux sont attendus par nos chefs d’Etat à qui ils seront soumis au cours de leur prochaine session ordinaire. Il nous appartient de leur soumettre les meilleurs choix techniques possibles en toute objectivité et dans l’intérêt supérieur de notre communauté et des populations », a-t-il encouragé.
Pour le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances, Adama Koné, la monnaie unique envisagée « n’est plus à présent une utopie technologique. Elle est l’émanation d’une volonté politique pour répondre aux aspirations de l’espace communautaire depuis maintenant 30 ans ». Malgré les « avancées certaines », dira-t-il, « le chemin qui reste à parcourir est encore parsemé de nombreux défis ».
A cet effet, convient-il de « supprimer toutes les barrières intérieures et les obstacles réglementaires à la libre circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes ». Il a en outre recommandé l’abondement du Fonds spécial par les banques centrales contributives afin de résorber les retards enregistrés dans la mise en œuvre des activités, ainsi que le recours à des consultants indépendants pour conduire des études approfondies relative au régime de change, au cadre de politique monétaire et au modèle de banque centrale. Cette session s’achève ce mardi. Pour rappel, le Comité ministériel, lors de sa 4e session tenue le 17 décembre 2018 à Niamey, a formulé des recommandations sur l’adoption d’un mécanisme de suivi de la mise en œuvre de la feuille de route révisée de la monnaie unique de l’espace communautaire.
Isaac K.