Un groupe de militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), regroupés au sein de l’Initiative pour la Réconciliation et la Sauvegarde du PDCI-RDA (IRS-PDCI-RDA), membres pour la plupart de l’ex-Mouvement des Élèves et Étudiants de Côte d’Ivoire (MEECI) et de la Coordination des Cadres du PDCI, ont alerté ce lundi, sur cinq préoccupations majeures qu’ils jugent menaçantes pour l’avenir du Parti.
Il s’agit :
1. Violation des textes statutaires
Les militants dénoncent le non-respect récurrent des statuts et du règlement intérieur du Parti. Selon eux, certains organes ad hoc créés par la direction actuelle du PDCI-RDA, tels que la Coordination Générale ou les Hautes Représentations, « fonctionnent en dehors de tout cadre statutaire », contribuant à des chevauchements de compétences avec les organes existants comme les vice-présidences ou le secrétariat exécutif.
Ils citent également le non-respect de l’article 31 du règlement intérieur, qui impose aux délégués la production régulière de rapports d’activités, obligation souvent négligée selon eux.
2. Absence de vision stratégique claire
Les membres de l’IRS-PDCI-RDA déplorent l’absence d’une ligne directrice cohérente et visible au sein du Parti. « Le PDCI-RDA navigue à vue », ont-ils affirmé, regrettant le manque d’un projet de société vulgarisé et de stratégie électorale claire à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025.
Ils citent, entre autres, la communication confuse autour du projet de société, les arrestations de cadres et militants, ainsi que la faible visibilité du Parti sur le terrain.
3. Atteintes à la démocratie interne
Selon les militants frondeurs, le processus décisionnel est devenu de plus en plus centralisé, excluant nombre d’instances statutaires. Ils évoquent notamment la signature d’alliances politiques importantes sans consultation préalable du Bureau politique, ainsi que des cas de répression de militants exprimant des opinions divergentes.
« Les débats contradictoires sont étouffés, et la participation des militants est reléguée au second plan », ont-ils regretté.
4. Opacité dans la gestion et favoritisme
Le groupe dénonce une opacité dans la gestion administrative et financière du Parti, ainsi que des pratiques de clientélisme dans les nominations. Ils rappellent le cas de cadres ayant soutenu des candidats d’un autre Parti sans être sanctionnés, ce qui, selon eux, « mine l’équité et la crédibilité du PDCI-RDA ».
Ils demandent l’instauration de critères objectifs de nomination et la fin des pratiques jugées discriminatoires ou politiciennes.
5. Rupture avec la base militante
Enfin, l’IRS-PDCI-RDA constate un fossé croissant entre la direction du Parti et sa base militante. Ils accusent la haute direction de ne pas être suffisamment présente sur le terrain, ni à l’écoute des préoccupations des militants, surtout à l’approche de l’échéance électorale majeure d’octobre 2025.
« Les visites sur le terrain sont rares, non coordonnées, et déconnectées des besoins réels des populations », ont-ils affirmé.
Fulbert Yao