Il avait à peine 56 ans. Surnommé le “Golden Boy” pour ses réussites en affaires, Hamed Bakayoko, le chef du gouvernement est décédé ce mercredi 10 mars en Allemagne des suites d’un cancer.
Le jeudi 30 juillet 2020, il est nommé Premier ministre de Côte d’Ivoire. Devant lui de grands défis hérités de son prédécesseur Amadou Gon Coulibaly décédé le 8 juillet à Abidjan.
Du fait de son parcours atypique et de sa longue expérience politique, Il réussit à relever ses defis, en conduisant le dialogue politique avec succès.
Grâce à sa sincérité, il réussit à ramer l’opposition à la table des négociations, et surtout à amener celle-ci à participer aux joutes électorales.
Né à Abidjan dans une famille de classe moyenne, ce musulman originaire du nord de la Côte d’Ivoire, au physique athlétique, s’intéresse dès sa jeunesse au journalisme et à la politique.
“HamBak” commence dans l’édition où il créé en 1991, le journal “Le patriote” quasi-organe du Rassemblement des Républicains (RDR), le parti d’Alassane Ouattara, auquel il adhère dès sa fondation en 1994.
En 1993, il prend les commandes de la radio Nostalgie de Côte d’Ivoire, la première radio commerciale, en plein printemps de la presse ivoirienne. Ce qui le rapproche du milieu de la musique et du showbiz, dans lequel il aime s’afficher.
Son ascension politique commence vraiment dans les années 2000. En 2003, à 38 ans, il devient ministre pour la première fois. Il ne quittera plus le gouvernement.
Pendant toute la décennie de crise ivoirienne jusqu’à son dénouement en 2011, il occupe le portefeuille des Télécommunications et des nouvelles technologies dans les gouvernements d’union nationale, sous le régime de l’ex-président Laurent Gbagbo.
Avec l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara, il hérite du stratégique ministère de l’Intérieur, qu’il conservera sous trois gouvernements jusqu’en 2017, réussissant à maintenir l’ordre dans un pays qui revient à la paix, notamment grâce à ses nombreuses relations dans tous les milieux, aussi bien parmi les anciens chefs de la rébellion que dans l’opposition.
Il est alors nommé ministre d’Etat, ministre de la Défense en juillet 2017, et numéro deux du gouvernement. Il doit gérer plusieurs mutineries dans l’armée.
En 2018 il est élu maire d’Abobo, l’une des deux communes les plus peuplées d’Abidjan (et de Côte d’Ivoire). le 9 mars, il est aussi élu député de Seguéla.
Hamed Bakayoko était marié à une avocate, chrétienne originaire de l’est, avec laquelle il a eu quatre enfants.
Fulbert YAO