La très célèbre danseuse, chorégraphe, chanteuse, Marie Rose Guiraud qui a tiré sa révérence le lundi 20 avril 2020 après-midi, à l’âge de 78 ans suite à une longue maladie, est un monument de la culture ivoirienne.
De son Ouyably natal (Kouibly) dans l’ouest de la Côte d’Ivoire à la tentaculaire New-York, Washington DC et Memphis (Usa) en passant par Bouaké, Abidjan, Lille, Perpignan et Paris (France), liège en Belgique ou encore le Mali, Rose Marie a fait les beaux jours de la danse africaine et contemporaine de par le monde. Portrait
Née le 10 septembre 1944 à Oyably, un village de la préfecture de Kouibly (ouest ivoirien), Marie Rose Guiraud (MRG), initiée à la danse, a commencé sa carrière artistique de danseuse spirituelle et chanteuse traditionnelle africaine depuis l’âge de quatre (4) ans. Elle était danseuse spirituelle reconnue dans toute sa région. En 1963, alors qu’elle avait 19 ans, Marie Rose Guiraud a interrompu ses études secondaires pour se lancer dans la vie active.
Dans les années 1964, elle a travaillé successivement, comme secrétaire à l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire puis au camp Galiéni à Abidjan, sous le général Révolte, où les Français ont reconnu son talent artistique. Partie en France en 1966, elle a suivi une formation d’infirmière à l’école de Nantes, qui formait les étudiants d’outre-mer jusqu’en 1969 où elle a obtenu un certificat. Puis elle a étudié en Belgique au conservatoire royal où elle a obtenu les diplômes supérieurs d’art dramatique, de danse en rythmique et de diction française.
De 1971 à 1972, Marie Rose Guiraud achève enfin sa formation à l’école de comédie musicale de Paris en France et à l’école de danse américaine moderne et contemporaine. A la fin de ses études, la chorégraphe revient en Côte d’Ivoire et devient la directrice du département de danse, des arts et traditions populaires à l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (INSAAC), où elle exerçait aussi en tant que professeur de danse traditionnelle.
En 1974, elle crée sa compagnie de danse appelée «les Guirivoires». Le premier spectacle de ce groupe s’est tenu au théâtre de la cité de Cocody en janvier 1975, puis elle a participé à la création du groupe de danse ivoirien appelé «Ballet national», en collaboration avec feu Condé Mamadou.
Bref, Rose Marie a eu une vie pleine et palpitante, faite de hauts et de bas, mais a connu de nombreux problèmes financièrs et foncièrs qui ont meublé sa carrière. Il n’empêche, l’artiste, formatrice hors-pair, a toujours su rebondir, braver moult obstacles, pour demeurer digne.
Revenue en Côte d’Ivoire après 14 ans passés au pays de l’Oncle SAM en 2012, l’artiste a géré l’administration de son école de danse avec son épouse.
En 2014, elle a reçu la distinction de commandeur de l’ordre national reçue des mains du chef de l’Etat Alassane Ouattara.
Rose Marie Guiraud, souffrait du lupus, qu’elle a traîné longuement et qui lui donnait des dépressions.
Elle est décédée emportant avec elle la mémoire des arts de la scène de notre pays.
Elle est mère d’une jeune fille nommée Maryline Guiraud.
Fulbert YAO