La Côte d’Ivoire et la communauté internationale pleurent depuis le dimanche 19 juillet la disparition de l’ancien Premier ministre Seydou Elimane DIARRA. Un commis de l’Etat qui aura pendant ses 87 ans, occupé presque toutes les fonctions et tout donné à son pays.
Né le 23 novembre 1933 à Katiola, au nord du pays, le Premier ministre Seydou Elimane Diarra a été un commis engagé dans l’agriculture, la diplomatie et la politique et un père de famille attentionné.
Carrière agricole
Après des études primaire en Côte d’Ivoire et secondaire à Dakar comme la plupart des personnalités de son époque, Seydou Diarra, a été boursier de la République française. Il a étudié à La Rochelle puis obtenu un diplôme d’ingénieur agronome de l’École nationale supérieure agronomique de Montpellier, en France.
Revenu au pays, il devient fonctionnaire au ministère de l’Agriculture. Il fut directeur du Centre national de la coopération et de la mutualité agricole de la Côte d’Ivoire. En 1965, il occupe le poste de Directeur commercial de la Caistab, avant d’être nommé représentant permanent des pays africains auprès de l’Organisation internationale du café, où il passera 4 ans (1966 à 1970).
En 1985. Il prend la direction d’une entreprise de transformation du cacao. Il est en même temps, président d’un fonds de garantie et d’une société d’intermédiation financière.
Il fut président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, avant d’être rattrapé par l’accélération des événements dans le pays.
Carrière diplomatique.
Seydou Diarra a occupé son premier poste d’ambassadeur au Brésil entre 1970 et 1977, Et à Bruxelles, puis à Londres, jusqu’en 1985.
Au plan politique, Seydou Diarra a découvert très tôt les travers de la politique. En 1963, considéré par le Président Houphouët-Boigny comme un agitateur, il est emprisonné à la prison d’Assabou, à Yamoussoukro, durant deux ans.
Sa vie politique devint publique qu’à partir de 1999. Au vu de ses talents, l’ancien diplomate est nommé Premier ministre après le coup d’État du 24 décembre 1999 contre Henri Konan Bédié jusqu’au 26 octobre 2000, date de l’accession de Laurent Gbagbo au pouvoir.
En 2001, nommé président pour le Forum de réconciliation nationale, il réussit à réunir Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et le général Robert Gueï,
En février 2003, Seydou Diarra redevient Premier ministre, après un accord de paix conclu entre les partis ivoiriens à Marcoussis en France, à la suite de la rebellion armée du 19 septembre 2002. Le 04 décembre 2005, alors que les différentes parties peinent à appliquer les accords de Marcoussis, Diarra est alors remplacé par Charles Konan Banny.
Suite à son éviction de la primature, Seydou Diarra se retire de la vie politique et du monde des affaires. Il consacre alors sa vie entre lecture et prières, entre voyages et découvertes. Il vivait entre Dakar où il possède un appartement dans un immeuble du centre-ville, A Paris et sa villa des Deux-Plateaux à Abidjan.
Puis le 24 mars 2015, il revient sur scène. il fut nommé par le Président Alassane Ouattara, à la tête de la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG). Un poste qu’il a occupé jusqu’en juillet 2017, avant d’être remplacé par N’golo Fatogoma Coulibaly. Il avait alors des soucis de santé.
Vie religieuse et familiale
Musulman pratiquant, Seydou Diarra est parti en pèlerinage avril 2007, en Arabie saoudite. Il a épousé Josiane, née Varre, une métisse française. Il est père de sept enfants dont l’un évolue dans le secteur du café-cacao, la deuxième est cadre dans une banque, un autre patron du Conseil de la Commission d’Accès à l’Information d’intérêt public et aux Documents Publics…
En conclusion, durant sa vie, il a été un homme de compromis, Hostile à la confrontation. En plus de ses compétences de technicien, il a prouvé qu’il pouvait travailler avec tout le monde et qu’il n’a pas d’ambition politique.
Fulbert YAO (herrwall2007@yahoo.fr)