La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre, aussi bien en Côte d’Ivoire que dans le monde.
Par un décret publié tôt ce jeudi 20 mars 2025, le gouvernement français a officiellement accepté la demande de libération de la nationalité française de Tidjane Thiam. Cette décision s’appuie sur l’article 23-4 du Code civil français, qui permet à un citoyen de renoncer à sa nationalité, à condition de justifier d’une autre nationalité.
Sur le papier, Thiam n’est donc plus Français. Mais est-il pour autant redevenu Ivoirien ?
Il est essentiel de rappeler qu’en obtenant la nationalité française par le passé, Tidjane Thiam avait automatiquement perdu la nationalité ivoirienne, conformément aux dispositions du Code de la nationalité ivoirienne.
L’article 48 de ce code stipule clairement : « Perd la nationalité ivoirienne, l’Ivoirien majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère, ou qui déclare reconnaître une telle nationalité. »
Or, au moment de son acquisition de la nationalité française, Tidjane Thiam était déjà majeur. Juridiquement, il n’était donc plus Ivoirien à partir de cet instant. Pourtant, jusqu’à sa récente renonciation à la nationalité française, il continuait de se présenter comme tel, bien que cette nationalité ne lui ait pas été officiellement réattribuée.
Autrement dit, en droit strict, il se trouvait en situation irrégulière et doit désormais entreprendre une démarche de régularisation, une procédure qui pourrait prendre du temps.
Si cette régularisation n’intervient pas rapidement, les conséquences pourraient être lourdes. En effet, à partir du 22 mars 2025, dans le cadre du contentieux électoral, une requête pourrait être déposée pour contester sa présence sur la liste électorale ivoirienne.
Tidjane Thiam se retrouve donc dans une impasse où la rapidité de sa régularisation sera déterminante dans sa course au fauteuil présidentiel.
Fulbert Yao