À peine sa candidature validée par le Conseil constitutionnel, Simone Gbagbo n’a pas tardé à saluer publiquement le travail de l’institution. « Je remercie le Conseil constitutionnel qui a fait son travail, qui a tenu à donner des détails de ce qui a motivé à chaque fois. C’est du bon travail », a-t-elle déclaré.
À première vue, ce propos semble anodin. Pourtant, à y regarder de plus près, une question se pose : Simone Gbagbo ne s’est-elle pas, en réalité, piégée par ses propres mots ?
En effet, cette déclaration façonne une image précise de l’ancienne Première dame : celle d’une femme politique apaisée, respectueuse des institutions et désireuse d’apparaître comme une leader rationnelle du jeu démocratique. Les termes employés « remercier », « qui a fait son travail », « qui a tenu à donner des détails », « C’est du bon travail » constituent autant de signaux qui renforcent ce positionnement.
Mais ce qui, aujourd’hui, crédibilise Simone Gbagbo auprès de l’opinion publique pourrait demain se retourner contre elle. En adoubant sans réserve le Conseil constitutionnel, elle se prive en effet de marge de manœuvre : comment pourra-t-elle contester demain une décision défavorable sans paraître incohérente, voire opportuniste ?
Fulbert Yao