À cinq mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, la plateforme politique CAP-Côte d’Ivoire, composée de 24 partis, a organisé le samedi 31 mai un meeting à la place Ficgayo de Yopougon.
Intervenant depuis Paris par visioconférence, le président du PDCI-RDA et président de la conférence des présidents de la CAP, Tidjane Thiam, a exprimé des préoccupations relatives à l’état de la démocratie en Côte d’Ivoire.
S’appuyant sur le rapport 2025 du V-Dem Institute, il a indiqué que le pays est classé parmi les « autocraties électorales », position qu’il juge préoccupante pour la transparence du processus électoral.
« Nous sommes classés 107e sur 179 pays, loin derrière le Ghana (50e) et le Sénégal (69e) », a-t-il précisé.
Évoquant l’indice de développement humain (IDH), M. Thiam a également déploré une stagnation du progrès social : « Le Ghana est classé 143e, la Côte d’Ivoire 157e. Ce n’est pas acceptable », a-t-il déclaré.
Il a réitéré l’importance de la révision de la liste électorale, estimant qu’elle doit permettre à « un maximum d’Ivoiriens de voter ».
Pour sa part, le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), Charles Blé Goudé, a appelé à un dialogue politique sincère et inclusif. « Je ne désespère pas de la Côte d’Ivoire. Ce pays-là, personne n’a un ACD dessus », a-t-il lancé, allusion faite au certificat de propriété foncière.
Le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, s’est pour sa part exprimé sur la composition de la Commission électorale indépendante (CEI), estimant que celle-ci devrait être réformée pour garantir sa neutralité.
« Le système informatique de la CEI est géré par KONÉ Sourou, représentant du chef de l’État. Nous demandons sa dissolution immédiate », a-t-il affirmé.
Prenant également la parole, la présidente du Mouvement des Générations Capables (MGC), Simone Ehivet Gbagbo, a insisté sur la nécessité de garantir la sécurité du processus électoral. Elle a notamment rejeté l’implication des chasseurs traditionnels appelés « Dozos » :
« Ils ne font pas partie des forces de défense et de sécurité. Ils doivent rester dans leurs localités », a-t-elle soutenu.
Elle a aussi dénoncé des restrictions de liberté politique dans certaines régions du pays : « Le Nord n’est pas une zone réservée à un seul parti. Tous doivent pouvoir y faire campagne dans le respect de la loi », a-t-elle déclaré.
La CAP a appelé en outre à une CEI réformée, un découpage électoral consensuel et l’abandon du parrainage citoyen.
Fulbert Yao