À quelques jours de l’ouverture officielle de la collecte des parrainages citoyens, la Commission électorale indépendante (CEI) a organisé, ce vendredi 27 juin 2025, à Cocody II Plateaux, une réunion d’information à l’intention des représentants de la société civile, des journalistes, blogueurs et influenceurs, afin de présenter le cadre légal et opérationnel de cette étape clé du processus électoral.
A cette occasion, la directrice des Affaires juridiques de la CEI, Marie-Noëlle Belai, a expliqué en détail les dispositions légales régissant le parrainage citoyen, en s’appuyant sur plusieurs articles du code électoral, notamment les articles 25, 51, 53, 54 et 56.
« L’article 25 stipule que chaque candidat à l’élection présidentielle doit indiquer le parrainage obtenu. Cette exigence est renforcée par l’article 51, qui impose à tout candidat de déposer une déclaration de candidature, accompagnée du parrainage requis », a-t-elle souligné.
Mme Belai a précisé que le quota exigé est fixé à 1% de l’électorat local, réparti sur au moins 17 entités administratives, à choisir parmi les 31 régions et les deux districts autonomes d’Abidjan et de Yamoussoukro.
« Les candidats ont la liberté de combiner régions et districts, à condition d’atteindre ce minimum de 17 entités », a-t-elle souligné.
L’opération de collecte se déroulera du 1er juillet au 26 août 2025, sur la base de la liste électorale définitive 2025, contrairement à 2020 où une liste provisoire avait été utilisée.
Les personnes désirant être candidates devront d’abord télécharger un formulaire d’engagement sur le site de la CEI, avant de se voir remettre un kit complet comprenant formulaires, clés USB et documents nécessaires à la collecte des parrainages.
Elle a précisé que chaque candidat devra constituer une équipe structurée : Un coordonnateur central, unique interlocuteur de la CEI, Des collecteurs régionaux ou de district (un seul par région ou district choisi),
Des collecteurs délégués au niveau des sous-préfectures, communes ou villages, en nombre illimité.
Tous ces collecteurs doivent être inscrits sur la liste électorale dans la zone où ils exercent leur mission.
Mme Belai a précisé par ailleurs sur le fait que tout parrain doit être électeur dans la localité où il accorde son parrainage et ne peut parrainer qu’un seul candidat.
« Si un électeur parraine plusieurs candidats, seul le premier dossier déposé est pris en compte. Le second voit son parrainage invalidé et dispose de 48 heures pour remplacer le parrain invalidé, mais sans pouvoir compléter un déficit initial de quota », a-t-elle précisé.
En d’autres termes, si le dossier initial ne remplit pas le quota requis, il ne pourra pas être complété ultérieurement, sauf en cas d’invalidation d’un parrain existant.
L’un des points forts de cette rencontre a porté sur les sanctions prévues en cas de fraudes ou d’irrégularités lors du parrainage.
« La collecte des parrainages est interdite dans les cantonnements militaires, services militaires ou paramilitaires, et établissements de santé. Toute infraction est punie d’une peine de prison de six mois à un an et d’une amende de deux à cinq millions de francs CFA », a averti Mme Belai.
Par ailleurs, toute tentative de fraude ou de manipulation du processus peut entraîner l’invalidation pure et simple des parrainages collectés, compromettant la candidature concernée.
Un rôle clé du Conseil constitutionnel
Au terme de la collecte, les dossiers de candidatures, comprenant notamment la liste des électeurs ayant parrainé le candidat, doivent être déposés au plus tard le 26 août 2025. La CEI, qualifiée de simple courroie de transmission, les transmettra au Conseil constitutionnel dans un délai de 72 heures.
Le Conseil constitutionnel est seul habilité à vérifier la régularité des parrainages et à arrêter la liste définitive des candidats, au plus tard le 10 septembre 2025, soit 45 jours avant l’élection.
« Il est crucial que les candidats et leurs équipes respectent scrupuleusement ces dispositions, sous peine de sanctions sévères pouvant aller jusqu’à l’exclusion de la course présidentielle », a insisté Mme Belai.
La CEI prévoit de poursuivre ces sessions de sensibilisation pour garantir la bonne compréhension de ces règles, jugées essentielles pour assurer la transparence et la crédibilité de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025.
Fulbert Yao