Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) suit avec une attention particulière l’évolution de l’environnement préélectoral, marqué ces derniers jours par des manifestations isolées dans certaines localités du pays.
Dans un communiqué transmis à la presse, l’institution présidée par Namizata Sangaré indique avoir renforcé le dispositif de monitoring au siège et au sein des 31 Commissions régionales des droits de l’homme (CRDH), afin d’assurer un suivi constant de la situation sur le terrain.
Le CNDH note que depuis la publication, le 8 septembre 2025, de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, plusieurs appels à manifester ont été lancés sur les réseaux sociaux et lors de conférences de presse, en dépit des interdictions en vigueur.
Ces appels ont donné lieu à des mouvements de protestation dans certaines localités, notamment à Cocody, Yopougon, Andjoua (Aboisso), Bonoua, Bouaflé, Gagnoa, Daloa et Bangolo, entraînant des interventions des forces de sécurité et de nombreuses interpellations.
Le Conseil déplore la mort d’un jeune homme de 22 ans, survenue le 13 octobre 2025 à Bonoua, lors d’incidents signalés dans la ville. Selon la Direction de la Police nationale, qui a annoncé l’ouverture d’une enquête, le jeune homme aurait été atteint par balle.
Le CNDH rappelle que la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement, consacrés par la Constitution et les conventions internationales, doivent s’exercer dans le respect des lois et sans recours à la violence.
Tout en appelant les acteurs politiques et les citoyens à la retenue et au respect des institutions, le CNDH :
- salue l’ouverture d’une enquête sur le décès survenu à Bonoua ;
- demande que toutes les violations des droits de l’homme enregistrées ces derniers jours fassent l’objet d’investigations ;
- assure le suivi des procédures judiciaires engagées à la suite des interpellations ;
- insiste sur la protection des droits des citoyens et la nécessité de prévenir toute forme de violence.
Le Conseil condamne également les actes de défiance à l’égard des institutions républicaines, estimant qu’ils sont de nature à « saper les fondements de l’État de droit et de la démocratie » et à porter atteinte à la paix, à l’éducation et à la libre circulation des populations.
Enfin, le CNDH appelle les citoyens à préserver le climat de paix pour favoriser la tenue d’une élection présidentielle sereine et apaisée, tout en adressant ses condoléances à la famille du jeune homme décédé à Bonoua.
Fulbert Yao