Il a sillonné pistes et villages, prêchant la paix comme d’autres portent la bonne parole.
Alpha Sanogo, Coordonnateur régional adjoint du RHDP dans l’Agnéby-Tiassa, a achevé le samedi 17 mai une tournée de sensibilisation dans la sous-préfecture de Morokro. Objectif : prévenir les tensions à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025.
Du 9 au 17 mai, le cadre du parti présidentiel a enchaîné les escales : seize villages, cinq campements, et autant de discours appelant à « rejeter les discours de haine », « éviter les manipulations » et « préserver le tissu social ivoirien ». À chaque arrêt, Alpha Sanogo a joué le rôle de vigile républicain, répétant ce qui ressemble à une ligne de conduite : sans paix, pas de développement.
« La paix, c’est ce qui nous permet d’ouvrir des écoles, de soigner nos enfants, de construire nos marchés », a-t-il lancé, parfois devant des foules compactes, parfois devant quelques curieux venus écouter, assis à l’ombre d’un manguier.
À ses côtés, une brochette d’alliés politiques : le conseiller régional N’da Kacou, les fidèles du ministre Pierre Dimba — Komenan Yao, Ettien Joshep —, et le président des jeunes de Morokro, Ettien Alain, visiblement mobilisé pour l’occasion.
Mais au-delà des paroles, des gestes concrets : plusieurs tonnes de ciment distribuées pour les projets communautaires, des mégaphones pour les chefs de village, et des broyeuses offertes aux femmes pour soutenir leurs activités. La paix, certes. Mais aussi un peu de politique.
Car derrière le messager, l’homme du parti. Alpha Sanogo n’a pas manqué de rappeler son soutien au président sortant, Alassane Ouattara, candidat à sa propre succession. « ADO reste le garant de la stabilité. C’est lui ou l’inconnu », a-t-il lancé. Un refrain bien rôdé, mais qui passe encore dans ces contrées où le développement reste synonyme d’alignement politique.
Applaudi, remercié, parfois acclamé, Sanogo repart avec le sentiment du devoir accompli. La tournée est finie, mais le vrai combat, lui, ne fait que commencer : convaincre, pacifier, faire voter.
Fulbert Yao