Candidat déclaré à l’élection présidentielle du 25 octobre prochain, l’ancien préfet Vincent Toh Bi Irie ne veut pas du parrainage citoyen.
Face à la presse ce jeudi à l’hôtel ivoire, l’ancien préfet d’Abidjan a dénoncé les obstacles que constitue le système de parrainage pour la participation démocratique en Côte d’Ivoire.
Dans une déclaration intitulée « Les cinq raisons qui font du parrainage un obstacle à la participation démocratique », l’ancien haut fonctionnaire a estimé que cette exigence, introduite dans la loi électorale par l’ordonnance du 8 avril 2020 et modifiée le 7 mai 2025, compromet sérieusement l’inclusion politique et la stabilité du processus électoral.
Selon M. Toh Bi Irie, le parrainage pose des problèmes à cinq niveaux : technique, politique, sociologique, sécuritaire et affectif. Il a notamment mis en cause la lourdeur du système de collecte manuelle des parrainages, les risques d’erreurs dans les données transmises à la Commission électorale indépendante (CEI), ainsi que l’absence d’un dispositif numérique fiable permettant de sécuriser l’expression des électeurs.
« Nous n’avons aucun problème avec le principe du parrainage en tant que tel. Mais sa mise en œuvre dans notre contexte politique et institutionnel crée plus de blocages que d’opportunités », a déclaré Vincent Toh Bi Irie.
L’ancien préfet a également dénoncé les contraintes sécuritaires et sociologiques liées au contexte ivoirien, évoquant les risques d’intimidation, la peur des représailles et les clivages communautaires qui entravent, selon lui, la collecte sereine des signatures de parrainage.
Il a par ailleurs souligné que certaines populations perçoivent le parrainage comme une forme de pré-vote ou d’adhésion politique, ce qui génère des incompréhensions et des cas de doublons susceptibles d’invalider des candidatures.
Appelant à l’abandon du parrainage dans sa forme actuelle, le candidat a plaidé pour un processus électoral plus inclusif, rappelant que l’inclusion est un principe fondamental consacré par plusieurs textes internationaux, dont la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.
Réagissant aux propos récents du président de la CEI, selon lesquels « une élection ne peut jamais être totalement inclusive », Vincent Toh Bi Irie s’est interrogé sur la neutralité de l’institution et sur son rôle dans la préservation de la paix.
« Une commission électorale n’est pas un tribunal. Elle doit faciliter, conseiller, et garantir un cadre de compétition équitable », a-t-il insisté, tout en appelant à une réforme en profondeur du système électoral pour garantir l’équité et la stabilité du scrutin à venir.
Fulbert Yao