Une élection présidentielle n’est pas une élection de président de quartier. Elle exige des candidats sérieux. Le Code électoral, dans son article 51, oblige chaque candidat à l’élection présidentielle à produire une liste d’électeurs disposés à lui accorder leur soutien pour 1% du corps électoral local dans au moins 50% des districts autonomes et des régions. Si la candidature de certains candidats à l’élection présidentielle d’octobre est validée par le Conseil constitutionnel, un autre grand défi les attend : celui du parrainage citoyen qui risque d’éliminer plusieurs candidats de la course présidentielle. Certains candidats qui se sont déjà déclarés à la présidentielle d’octobre 2025 dénonce l’instauration du système de parrainage. Kévin Fieni Koffi, président du parti Pro Côte d’Ivoire et candidat déclaré à ce scrutin, a partagé sa vision sur cette mesure électorale controversée. Pour Kévin Fieni Koffi, le parrainage citoyen peut être vu comme un instrument de sondage indirect au profit des tenants du pouvoir. « Je suis pour une suppression des parrainages. Ce système pourrait être un sondage en réalité pour le pouvoir, cela leur permettrait de mesurer l’adversité et donc de se préparer en fonction », soutient-il. Il estime cependant que ce mécanisme « pourrait être un obstacle, une entrave à la libre participation des candidats » au scrutin présidentiel. Plusieurs partis politiques regroupés au sein de la plateforme politique l’Alliance pour la démocratie et la paix (Adp) ont saisi la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) afin d’obtenir l’annulation du système de parrainage citoyen introduit dans le processus électoral du pays. Selon ce groupement politique, la démocratie ne saurait être conditionnée à des critères qui, au lieu de favoriser une participation inclusive, instaurent une sélection arbitraire des candidats. « Nous avons donc saisi la juridiction communautaire afin qu’elle se prononce sur la conformité du parrainage citoyen avec les engagements des États membres de la Cedeao en matière de gouvernance démocratique et d’État de droit » avait confié Jacob Mamadou Coulibaly président de l’Alliance pour la démocratie et la paix (Adp). Le gouvernement ivoirien a revisité l’article 51 du Code électoral sur le parrainage des candidats et le projet de loi de ratification y afférent, à travers une ordonnance prise le mercredi 7 mai 2025 en conseil des ministres, sur proposition de la Commission électorale indépendante (CEI). Cette mesure, selon le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, vise à éviter une augmentation du nombre de circonstances administratives où les parrainages seraient requis en raison de l’augmentation du nombre de districts autonomes de deux à 14 par l’effet du décret n°2021-276 du 9 juin 2021 portant création de 12 districts autonomes. Elle précise que l’électorat local concerné par le parrainage est celui des 31 régions et des deux districts autonomes d’Abidjan et de Yamoussoukro. Le porte-parole du gouvernement a souligné que le parrainage citoyen permet de renforcer la base démocratique de l’élection présidentielle et de montrer dès le début une adhésion des électeurs aux différents candidats. Si tel est expliqué par le porte-parole du gouvernement, pourquoi l’opposition exige l’annulation du parrainage citoyen qui permet de renforcer la base démocratique de l’élection présidentielle et montre une adhésion des électeurs aux différents candidats ? Une démarche de l’opposition qui démontre qu’elle ne sera pas en mesure de récolter une liste d’électeurs disposés à lui accorder son soutien pour 1% du corps électoral local dans au moins 50% des districts autonomes et des régions. Une chose aussi simple de récolter 1% du corps électoral local dans au moins 50% des districts autonomes et des régions que l’opposition peine à le faire en exigeant l’annulation du parrainage citoyen. Laurent Gbagbo, candidat inéligible à la présidentielle d’octobre 2025, a pesé l’ampleur du parrainage citoyen. Il a mis en mission les fédéraux de son parti le vendredi 16 mai 2025. « Aujourd’hui la campagne commence. Cette campagne commence par le parrainage parce que si le Président Laurent Gbagbo n’est pas parrainé à 1% du corps électoral local dans au moins 50% des districts autonomes et des régions on ne pourra pas dire qu’il est candidat. Donc on a un devoir de mobilisation. Je demande à tous les militants de s’impliquer dans cette campagne. Nous sommes tous concernés dans cette campagne de parrainage », a indiqué Odette Sauyet présidente du comité de collecte. Si le système de parrainage suscite beaucoup de débats chez certains leaders de partis politiques, cela reviens à dire qu’ils n’ont aucun élus dans les communes et régions. Le procès ouvert contre la Côte d’Ivoire relativement à la suppression du parrainage comme condition de participation aux élections présidentielle dans le pays prévu se tenir le 16 mai dernier a finalement été reporter le 26 juin 2025. Notons que le parrainage électoral est une caution donnée par des élus ou par des citoyens à un candidat à la candidature afin de lui permettre d’être candidat à une élection. Cette caution est matérialisée par une signature. En Côte d’Ivoire, le mode de parrainage retenu est le parrainage citoyen, c’est-à-dire celui donné par des électeurs et non par des élus. Il ne concerne que l’élection du président de la République.
G.K