À 92 ans, Paul Biya n’est pas seul sur la ligne de départ de la présidentielle du 12 octobre prochain. À la clôture des dépôts de candidature, ce lundi à minuit, la Commission électorale camerounaise (Elecam) a enregistré 81 dossiers. Du jamais vu !
Parmi les figures majeures : Maurice Kamto, Joshua Osih et Cabral Libii, déjà candidats en 2018, reviennent à la charge. Mais des incertitudes planent sur leurs candidatures, notamment pour Kamto, dont le parti est aussi représenté par un autre président déclaré. Une situation similaire pour Cabral Libii.
L’un des faits marquants de cette avalanche de candidatures reste le dépôt du dossier de Daloutou Hamada, un jeune de 31 ans originaire de l’Adamaoua, en dépit du seuil constitutionnel de 35 ans. Une candidature symbolique ou provocatrice ? Le Conseil constitutionnel tranchera.
L’Union des Populations du Cameroun (UPC) aligne trois candidats, le Parti Univers, deux. Et après une longue alliance avec le pouvoir, Bello Bouba Maïgari, président de l’UNDP, fait un retour surprise dans la course, 33 ans après sa première tentative.
De nouveaux visages pointent également à l’horizon : Hilaire Macaire Nzipang (Mouvement progressiste), Pierre Kwemo (Union des mouvements socialistes), ainsi que Tomaïno Ndam Njoya, l’une des rares femmes en lice, actuelle maire de Foumban et présidente de l’UDC.
Selon un journaliste camerounais joint par Anadolu, cette multiplication des candidatures serait une stratégie du pouvoir pour diviser l’opposition et assurer une victoire tranquille à Biya. « C’est un éclatement des voix savamment orchestré », dénonce-t-il.
Le Conseil constitutionnel a 12 jours pour filtrer les candidatures. Mais une chose est sûre : le scrutin s’annonce explosif.
Fulbert Yao