«Cette opposition s’illustre de manière ridicule et piteuse en déclarant la mise en place d’une transition»
«Gbagbo aurait gagné à continuer à garder le silence»
L’élection présidentielle du 31 octobre 2020 a eu lieu. Ceux qui ont annoncé que cette élection ne se tiendra pas savent maintenant que les ivoiriens ont une maturité politique loin des déclarations sur les réseaux sociaux.
En dehors de quelques 50 lieux de votes où certains électeurs ont été empêchés d’accomplir ce devoir citoyen, tout s’est bien passé. Signalons que la CEI avait mis en place plus de 10 000 lieux de vote. D’un point de vue statistique, on peut affirmer que le mot d’ordre d’empêchement du vote a été un échec patent pour nos soit disant opposant.
La Commission Electorale Indépendante (CEI) vient de donner les résultats de cette élection qui, aux dires des observateurs internationaux s’est déroulée de manière satisfaisante. Les résultats sont les suivants :
Suffrages exprimés : 3 215 909
Taux de participation : 53,90%
Alassane OUATTARA a obtenu 3 031 483 voix soit 94,27% des suffrages exprimés.
Donc Alassane OUATTARA est élu Président de la République de Côte d’Ivoire au terme de la première élection présidentielle de la 3ème République.
Au moment où les ivoiriens attendent la proclamation définitive des résultats par le Conseil Constitutionnel, et pendant qu’on s’attendait à ce que l’opposition ivoirienne tire les sages leçons qui s’imposent de l’échec de leur mot d’ordre de désobéissance civile, cette dernière s’illustre de manière ridicule et piteuse en déclarant la mise en place d’une transition avec comme chef monsieur Henri Konan BEDIE.
Ce fameux Comité de Transition considère qu’il y a vacance de pouvoir exécutif en Côte d’Ivoire depuis le 31 octobre 2020, à minuit foulant ainsi au pied les dispositions de notre loi fondamentale, la Constitution.
Simone Gbagbo
La première personne à avoir annoncé cette transition est Simone Gbagbo dans une vidéo postée sur les réseaux. Dans cette vidéo, elle s’affiche avec le drapeau de notre pays souillant ainsi cet important symbole de la République de Côte d’Ivoire. Au passage, je fais remarquer que certains de nos concitoyens abusent de l’utilisation de notre drapeau national, sans en connaître l’importance.
Concernant Simone GBAGBO, ils sont nombreux les ivoiriens qui se posent la question de savoir pourquoi le président Alassane Ouattara s’obstine à s’opposer à son transfèrement à la CPI pour y répondre des crimes qui lui sont attribuées suite à la crise post-électorale de 2010-2011 ? Car ses agissements et propos depuis l’acquittement dont elle a bénéficié par la mansuétude du Président Ouattara sont aux antipodes de ce qu’on pouvait attendre d’elle. Le moment est peut être venu que les milliers de victimes de la crise post-électorale exigent du président Alassane Ouattara qu’il lève le pied enfin sur ce dossier et qu’elle aille s’expliquer à la CPI.
Affi N’guessan
La deuxième personne, c’est Affi N’guessan qui est leader du FPI non reconnu par les pro-Gbagbo. Ce dernier est dans une logique de recherche de légitimité au sein du Front Populaire Ivoirien. Il sait que les véritables pro-Gbagbo ne lui font pas confiance. Ce n’est pas moi qui le dis; Lida Kouassi, un fidèle de Gbagbo, l’a dit dans une interview qu’il a accordée à un quotidien de la place récemment.
Voilà pourquoi Affi N’GUESSAN s’est précipité au domicile de BEDIE pour jouer un rôle de leader de l’opposition. Il parle maintenant au nom de BEDIE au grand désarroi de Maurice Kacou Guikahué qui a été relégué au rang d’observateur.
Au passage, je fais remarquer qu’Affi et Simone Gbagbo ont une culture du boycott actif, car ils sont tous les deux du Front Populaire Ivoirien; souvenons-nous, du boycott actif de 1995. Ce qui n’est pas le cas du PDCI de BEDIE et Guikahué qui ne connaissent pas le modus operandi d’un boycott actif.
C’est pourquoi, profitant de leur ignorance et en toute opportunité a su prendre le lead dans cette aventure hasardeuse.
Ce qui est certain, tous ceux comme Affi N’GUESSAN qui ont déclenché ou encouragé cette opération de désobéissance civile devront assumer leurs responsabilités collectives ou individuelles devant les juridictions de notre pays. Nous serons nombreux à exiger du président Alassane Ouattara et de son gouvernement que justice soit faite. Le président Alassane Ouattara a promis que, sous lui, il n’y aura pas d’impunité. Nous attendons tous pour voir.
Nous avons aussi les autres qui n’ont pas fait de déclaration publique mais qui soutiennent par personnes interposées la désobéissance civile et la mise en place d’un conseil de transition.
Je commencerai par le vieux BEDIE que le poids des âges lui fait perdre le sens des réalités politiques du moment. Je l’ai à maintes reprises dit et c’est lui-même, qui par ses attitudes et déclarations, confirme mes dires au fil des années.
En effet, il est à la base des problèmes que la Côte d’Ivoire vit depuis le décès de notre premier président Félix Houphouët-Boigny. Cette erreur de casting à la suite du décès de Nanan Boigny, on continue de la payer avec son cortège de morts.
Car, comment comprendre que BEDIE qui a été successivement, Ambassadeur, Ministre, Président de l’Assemble Nationale et Président de la République de Côte d’Ivoire, cautionne un mot d’ordre de désobéissance civile et soutienne que l’on empêche des citoyens ivoiriens d’exercer leur droit de vote ? Le vote étant un symbole de la démocratie, s’opposer ou empêcher le vote, c’est confirmer le rejet de la démocratie.
Le président Gbagbo
Concernant le président Gbagbo qui est sorti de sa tanière pour apporter son soutien au mot d’ordre de désobéissance civile, je dois avouer qu’il aurait gagné à continuer à garder le silence; surtout qu’il est encore dans les liens de la détention tant que la chambre d’appel de la CPI n’a pas statué sur son cas.
Ceci étant, comment comprendre que lui qui a prétendu pendant des années qu’il était le chantre de la démocratie puisse soutenir l’opposition au vote de citoyens qui veulent exercer librement leurs devoirs et de droits d’électeurs. Et si en réalité, il était un faux démocrate et qu’il se servait de ce concept pour enfumer l’opinion nationale et internationale.
Il a aussi osé parler de respect des règles établies lui qui a violé régulièrement la constitution de notre pays.
Son plus grand viol de notre constitution a été de chercher à se maintenir au pouvoir contre la volonté du peuple souverain de Côte d’Ivoire au lendemain de l’élection présidentielle de 2010. La suite on la connaît.
Des milliers de morts et son transfèrement à la CPI. De toute façon quel que soit le verdict, de la chambre d’appel de la CPI, s’il ne met pas dans une posture mentale et morale de repentance, il sera patiemment attendu par les familles des 3000 morts de la crise post-électorale.
Soro Guillaume
Concernant Soro Guillaume, je dois avouer qu’il a bien manœuvré. Sa stratégie a consisté à induire en erreur ses nouveaux partenaires que sont les BEDIE, Affi N’GUESSAN et autres qui sont en fin de carrière politique. Ainsi, il pourra venir en Côte d’Ivoire se faire pardonner ses erreurs et fautes du passé et apparaître comme le nouveau leader de la nouvelle classe politique ivoirienne. Sa jeunesse milite en sa faveur. Mais qu’il sache que trop de ruses tuent la ruse.
Enfin pour terminer, les ivoiriens attendent du président Alassane Ouattara et de son gouvernement qu’ils prennent les mesures qui s’imposent pour mettre fin aux agissements de ceux dont le profond désir est de créer la chienlit et troubler la quiétude des ivoiriens. Aucun ivoirien ne souhaite revivre les sombres moments de la crise post-électorale de 2010-2011.
Le ministre Joël N’GUESSAN
Membre du conseil politique du RHDP