La Commission électorale indépendante (Cei) prépare le prochain cycle électoral en Côte d’Ivoire. Dans ce sens, elle met tout en œuvre pour satisfaire et les Ivoiriens et les partenaires techniques.
Après les conférences publiques éclatées dans neuf (9) villes de la Côte d’Ivoire, l’institution en charge des élections organise depuis le mardi 22 mars 2022, à Grand-Bassam, un atelier de réflexion sur le thème : « Renforcement de l’inclusion des personnes en situation de handicap dans les processus électoraux en Côte d’Ivoire ».
A l’ouverture de l’atelier, le président de la Cei, Ibrahim Coulibaly-Kuibiert, a annoncé de grands chantiers pour les prochaines élections en Côte d’Ivoire.
Selon lui, la Cei s’apprête à lancer une nouvelle opération de révision de la liste électorale, après la révision de 2020.
« Avec l’accord de l’ensemble de nos partenaires, l’opération annoncée sera de grande ampleur pour rapprocher la proportion de la population en droit d’être sur la liste électorale des standards internationaux », a-t-il indiqué.
Dans la même dynamique, le patron de la Cei a rappelé son intention de basculer les nouveaux détenteurs de la carte nationale d’identité sur la liste électorale.
« La Cei envisage une collaboration avec l’Oneci (Office national de l’Etat civil et de l’identification) en vue de faire basculer sur la liste électorale tous les Ivoiriens détenteurs d’une carte d’identité et remplissant les conditions pour être électeurs, sans préjudice bien sûr des modalités traditionnelles d’enrôlement », a cité le magistrat hors-hiérarchie.
Abordant l’atelier, organisé avec l’appui des partenaires techniques et financiers de la Cei, l’ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel a révélé qu’il vise à faire l’état des lieux de l’inclusion des personnes en situation de handicap dans les processus électoraux et à recueillir les propositions de solutions, afin de corriger les faiblesses et formuler des recommandations pertinentes au législateur.
« Il y a chez les personnes en situation de handicap, un désir ardent de prendre part aux différentes opérations électorales organisées par la Cei, mais s’est régulièrement qu’ils sont soumis à des contraintes d’ordre juridique ou matériel qui affectent l’exercice de leur citoyenneté », a-t-il indiqué.
Selon l’homme de droit, il s’agit, pendant ces trois jours de réflexion, d’analyser et de décrypter le code électoral et de faire l’examen des modes opératoires des opérations électorales, puis de proposer, le cas échéant, des améliorations qui pourraient être raisonnablement apportées à ce que réalise déjà la Cei.
« Le résultat escompté est de densifier la population électorale et d’élargir ainsi la base de la légitimité des gouvernants en conférant le droit d’être électeur au maximum d’Ivoiriens », a fait savoir Coulibaly-Kuibiert.
Présent à cet atelier, Me Adama Kamara, ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, a salué l’initiative de la Cei. « Il faut cesser de lier le droit de vote à la capacité physique, sensorielle ou intellectuelle du citoyen, et cette exigence est une étape essentielle afin d’assurer la participation de tous. Les personnes en situation de handicap doivent elles-aussi pouvoir prendre part sans restriction aucune au processus politique par l’exercice effectif du droit de vote, mais aussi par la possibilité d’être aussi élus », a-t-il suggéré.
Représentante-résidente du Pnud, Carol Flore-Smereczniak, a relevé que la participation aux processus électoraux des personnes en situation de handicap, est un droit fondamental reconnu par la convention des Nations unies, relative aux personnes handicapées, ratifiée par la Côte d’Ivoire en 2014.
L’atelier prend fin le jeudi 24 mars 2022.
Fulbert Yao avec CEI