Le jeûne du mois de Ramadan de l’an 1441 de l’Hégire débuté depuis le vendredi 24 avril dernier, se déroule dans un contexte assez particulier pour les musulmans de Touba, capitale de la région du Bafing.
Ils essaient tant bien que mal de s’adapter à la situation due à la pandémie du Coronavirus.
Fadiga Labé, un habitant de cette ville, que nous avons approché, ne dira pas le contraire. Il a aménagé ses habitudes en tenant compte des mesures barrières.
« Je suis chef d’une famille de dix personnes au moins. Avant, ma famille et moi allions prier le tarawi à la mosquée juste à côté mais avec la fermeture de celle-ci, nous prions désormais à la maison. Nous prenons le Sahour (repas du matin) à partir 4h et dès qu’il est 5h, je vais prendre le pain à la boulangerie qui est à quelques 20 mètres de la maison. On s’adapte à la situation jusqu’à la levée des mesures car il faut respecter l’autorité», affirme monsieur Fadiga.
il a mis un dispositif de lavage de mains à l’entrée de sa cour, question d’inciter tout visiteur de se laver les mains avant d’entrer dans la cour.
Si la situation semble ne pas avoir trop d’impact sur les hommes mariés, elle n’est pas sans conséquence pour les célibataires.
C’est le cas de monsieur Touré Ibrahim, la trentaine révolue mais encore célibataire. Pour lui, les horaires du couvre-feu devraient être assouplir un peu pour permettre aux personnes dans les mêmes conditions que lui de pourvoir sortir à 4h pour manger.
« c’est surtout la mesure du couvre-feu qui pose problème en cette période de Ramadan. Pour nous qui ne sommes pas mariés et qui ne savons pas cuisiner, nous sommes obligés de boire seulement du café à 4h et là encore on doit acheter le pain la veille. Ce qui n’est vraiment pas intéressant. Les années antérieures je partais au kiosque prendre soit du spaghetti ou du petit poids, ou encore je partais chez des vendeuses de riz mais avec le couvre-feu je n’ai malheureusement pas d’autres choix que de boire mon café à la maison. Si les autorités pouvaient penser à nous autres célibataires en fixant la fin du couvre-feu à 4h du matin, ce serait une bonne chose», plaide t-il.
Par ailleurs les imams de la ville et autres leaders d’opinions mènent sans cesse des sensibilisations relatives au respect des mesures gouvernementales.
Même le partage des dons en vivres faits à la communauté musulmane se fait dans le strict respect des mesures barrières notamment le nombre de personnes limité et le respect de la distanciation social d’un mètre entre les personnes et le port de masques.
Mosquées fermées, prières en groupe réduites à la petite famille, repas en groupe cessés, interdiction de poignées de mains. Ce sont autant de mesures que les musulmans de la cité de l’arbre Céleste essaient tant bien que mal de respecter.
Eux qui ont pour habitude de faire tout avec la famille élargie. Même les repas de rupture qui se prenaient en groupe auparavant, sont pris désormais individuellement, Covid-19 oblige.
Cheick Bakayoko, Correspondant régional