Ce sera sans la Plateforme Santé, en cas de mot d’ordre de grève des syndicats de la santé pour revendiquer le paiement des effets financiers tant attendus de la Réforme hospitalière.
En effet, réunis en Assemblée générale extraordinaire le samedi 22 juillet 2023, à la maison de la presse à Abidjan Plateau, le président de la Plateforme Santé Kpan Mouty et ses camarades ont décidé de donner une chance à la trêve sociale.
A cette Assemblée dont l’objectif était de statuer sur la conduite à tenir, Kpan Mouty a expliqué aux syndicalistes la réforme hospitalière. Ainsi que les processus de la réforme hospitalière et la motivation du personnel qui posent problème aujourd’hui.
Il a rappelé à l’auditoire, la décision du Président de la République Alassane Ouattara de l’arrêt de la prime COVID, soulignant que cet arrêt a rien à voir avec la mise en œuvre de la loi portant réforme hospitalière.
« Ils ont dit que l’État ne veut rien donner par rapport à la motivation. Je leur ai dit qu’il y a deux sortes de motivation. La motivation financière et la motivation professionnelle. Quand vous allez dans les hôpitaux, le ministre a donné ordre pour que toutes les salles de garde soient renouvelées, pour qu’il n y ait plus de chaises Malaga, pour qu’on puisse donner à manger aux personnels, pour ne pas qu’ils se déplacent. Pour que les blouses soient rénovées. Mais aussi pour intéresser les agents sur les ressources propres, sur les ressources de la pharmacie, les ressources liées à la gratuité ciblée, qui sont déjà mises en place. », a t’il expliqué, assurant que l’évolution est certaine et probable et que la réforme hospitalière avec peu de patience aboutira à un résultat probable.
« Qu’ils nous fassent confiance, pour continuer à discuter dans cette circonstance de trêve signée par nos centrales, qui nous demandent de terminer toutes les procédures administratives pouvant nous permettre de déposer les préavis de grève », a indiqué le syndicaliste, face à la presse.
Kpan Mouty a assuré par ailleurs que des discussions seront engagées tant avec le ministère de tutelle, la ministre de la fonction publique que le Premier ministre sur le sujet.
« Nous ne ferons pas de grève qui n’est pas légale. Nous sommes de la Centrale Plateforme nationale. Nous avons toujours respecté nos engagements. Ceux qui sont des autres centrales, s’ils ne respectent pas leurs engagements, nous sommes obligés de respecter nos engagements parce que tout ce qui se fait, c’est par la Centrale Plateforme nationale », a-t-il soutenu martelant que la seule voie est celle de la négociation.
Présent à cette Assemblée générale extraordinaire pour soutenir la plateforme santé, le président de la Centrale Plateforme nationale Gnagna Zadi Théodore a rappelé le message de la Centrale sur son engagement dans la trêve sociale, sur ses engagements pris au niveau de l’État, afin de maintenir la paix sociale dans la négociation.
» Nous saluons l’État qui est en train de mettre à niveau nos centres de santé, avec des constructions nouvelles, des réhabilitations. Mais le personnel doit être motivé pour qu’ils puissent être à la hauteur des infrastructures qui sont mises à leur disposition. C’est pourquoi, la question du statut de nos camarades, la question de la prise en compte de leurs salaires des primes et autres doivent être au centre des décisions qui sont prises par l’État. On ne doit pas négliger ou minimiser cette demande forte des agents de la santé de voir leurs conditions s’améliorer dans la prise en compte de la réforme hospitalière. Il faut mettre l’homme au centre de toute cette réforme. L’homme ici, c’est l’agent de santé, qui doit être porté haut tant au niveau salarial que toutes les mesures d’accompagnement pour qu’ils jouent leurs rôles pour la prise en compte de nos préoccupations mais aussi de la santé des ivoiriens », a soutenu Zadi Gnagna.
Aux syndicats qui veulent engager la grève, Zadi Gnagna appelle à privilégier le dialogue.
« Nous engageons les parties prenantes à privilégier le dialogue. Utiliser toutes les ficelles du dialogue avant d’aller à la confrontation. Surtout que pour ce que nous apprenons leur ministre n’est pas fermé au dialogue. Il faut aller au dialogue, discuter, négocier. Et je pense qu’on peut arriver à des résultats probants et surprenants », a conclu Zadi Gnagna.
Fulbert Yao