Bitume endommagé, manque d’hygiène, accès difficile… Voici le triste tableau que présente aujourd’hui la nouvelle gare routière internationale d’Anonkoua Kouté situé dans la commune d’Abobo. Autrefois qualifiée de « fierté de la Côte d’Ivoire », cette installation est devenue un dépotoir où l’on trouve des sachets plastiques en passant par les bouteilles vides jusqu’aux ordures ménagères qui jonchent les quais de bus. La dégradation avancée des infrastructures sur le site le complexe réalisé à hauteur de 4 milliards de FCFA ne passe pas inaperçu sur ce site délaissé. Selon Soro K. guichetier dans l’une des gares, cela fait plusieurs années que cette situation perdure : « Les routes sont dégradées, plusieurs fois nous avons essayé de nous faire entendre auprès des syndicalistes sans réponse. Quand il pleut, tous les caniveaux sont bouchés et le site est impraticable. Ce qui crée l’insalubrité sur le site. Parfois, nous remblayons nous-mêmes notre site pour permettre aux véhicules de circuler. On a parlé mais il n’y a pas de changement » se plaint le travailleur sur cette gare qui a ajouté que cette situation a pour conséquence la baisse de la clientèle. Un tableau qui contraste avec les ambitions de départ.
A l’origine, cette infrastructure moderne était conçue en vue de permettre une certaine fluidité du côté du grand rond-point central de la commune d’Abobo. A la cérémonie d’inauguration, toutes les garanties ont été données en matière de sécurité, à savoir la mise en place d’un système de vidéo-surveillance et une sécurité pouvant assurer le quotidien des usagers comme des commerçantes y compris les opérateurs économiques.
Avec 32 hangars de cars de voyage, un marché de fruits et légumes de plus de 1.000 places, un espace pour les minibus et autres taxis-communaux communément appelés wôrô-wôrô, une station-service, un commissariat de Police, un espace « allocodrome » de 100 places, un quai de déchargement des marchandises, 6 blocs sanitaires, un centre de secours, une infirmerie, une boulangerie et une banque, 300 boutiques et restaurants, la nouvelle Gare routière internationale devrait respectée les normes d’une gare internationale. Mais, le constat laisse place à la désolation.
L’appel des gestionnaires de la gare
De son côté le vice-président du Groupement pour la gestion de la gare d’Abobo (3GA), Sanogo Mamadou a fait savoir que « l’entretien de la gare d’Abobo est du ressort de la mairie ». Il a indiqué que le Conseil municipal est conscient des travaux à mener pour que le site retrouve son lustre d’antan. Mieux, elle a donné son accord pour débuter les travaux. « On m’a rassuré que tout sera fait. La mairie nous a dit d’attendre après la saison des pluies pour faire face au problème » a-t-il laissé entendre. Sur la question de l’insalubrité constatée sur le site, Sanogo Mamadou soutient que ce sont parfois ceux qui fréquentent la gare et aussi les populations riveraines qui causent cette situation désagréable. « En son temps, une société privée en charge du ramassage des ordures assurait l’entretien du site. Mais depuis un moment elle ne vient plus », confie-t-il. L’occasion pour lui d’appeler les autorités municipales de la commune et surtout la Première magistrate de ladite commune de se pencher sur le cas de la gare d’Abobo. Il a souhaité que cela se fasse hâtivement pour que cette gare retrouve son lustre d’antan. « On a fait beaucoup d’efforts après l’ouverture officielle de cette gare. Au début, les transporteurs sabotaient la gare. Pour cela, nous avons sensibilisé les transporteurs notamment à Adjamé pour qu’ils s’installent à Abobo. Donc voir notre gare dans cet état nous touche énormément. J’ai confiance à la mairie et à Madame le maire Kandia Camara », a-t-il appelé pour la restauration de ce complexe devenu un espace de loisirs où se divertissent certains jeunes riverains.
Serge A. N’zebo (Stg)