La Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (Cndhci) a organisé hier des consultations éclatées dans les 13 communes du district d’Abidjan. L’objectif de la présidente Namizata Sangaré et de son équipe : recenser les propositions des jeunes sur la gouvernance en Côte d’Ivoire…
Les jeunes de Côte d’Ivoire disent oui au programme «Literacy du Futur des Jeunes» de la Cndhci. Hier, la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire a rencontré les jeunes d’Abobo, de Koumassi, de Treichville, de Songo, de Yopougon, de Port-Bouët, d’Adjamé, de Cocody pour recueillir leurs propositions sur la gouvernance en Côte d’ Ivoire. Avec les jeunes venus en masse d’Abobo, la patronne de la Cndhci a planté le décor à la salle de conférence de l’institution. En tant qu’organe en charge des questions des droits de l’homme, a-t-elle expliqué, nous voulons renforcer la gouvernance en tenant compte de l’aspiration profonde des jeunes.
«Et, cela ne peut se faire qu’en leur donnant la parole. Nous voulons que la jeunesse ivoirienne s’exprime sur des thématiques. (…) Cela parce qu’en matière de droit de l’homme, les populations n’ont que des droits. Nous n’avons pas de devoirs. Notre devoir est de respecter les lois, les Institutions de la République. Quand un marché brûle, on ne vient pas brûler la mairie. Car, c’est là-bas qu’on établie nos extraits de naissance. L’exercice du jour se passe simultanément dans les 10 communes d’Abidjan, à Songo et à Bingerville.
Il est bien pour la Cndhci de faire des déclarations sur les cas des droits de l’Homme. Mais, il faut aussi parler aux jeunes», a-t-elle soutenu. Quelles sont les aspirations des jeunes aujourd’hui ? Comment les jeunes voient leur pays dans 5 ans voire 10 ans ? Et avec quelle gouvernance ? Que pensez-vous du droit à l’éducation, de la santé en Côte d’Ivoire ? Quelles sont les propositions des jeunes sur toutes ces questions ? Est que l’Ivoirien a droit à la santé ? Est-ce que quand l’Ivoirien est malade, il peut se lever pour aller à l’hôpital et recevoir des soins ? Est ce que les populations vivent dans des environnements sains ? Est ce que les jeunes ont droit au logement ? Qu’est ce que les jeunes proposent pour éradiquer la corruption ?
Namizata Sangaré : «On ne peut pas faire de plan de développement sans les jeunes»
Au moment où nous quittons le siège de la Cndhci pour la commune de Marcory, le Secrétaire général de la Commission, Hassane Diané, enregistrait déjà les premières propositions des jeunes abobolais. A Marcory, l’atmosphère était plus bruyante qu’au siège de la Commission. Près d’une centaine de jeunes rassemblés dans une salle surchauffée du Foyer des jeunes de Marcory bombardaient les envoyés de Namizata Sangaré de questions et de propositions.
A la suite de Médéric Dago, président des jeunes du Groupement Foncier, qui a demandé à la Cndhci d’accentuer ses actions de communication, Kouao Charles Lebon, jeune commerçant de la commune du maire Aby Raoul, s’est alarmé du taux de chômage des jeunes à Marcory. «Comment comprendre qu’aucun jeune de Marcory ne trouve du travail dans les établissements comme Azalaï Hôtel, Cap Sud etc. Nous sommes aussi confrontés à la violence policière. Que peut-faire la Cndhci pour nous ?», s’est-il interrogé.
A l’image de leurs camarades de Marcory, les jeunes de Koumassi et de Port-Bouët ont également voulu mettre à nu les difficultés rencontrées par cette tranche de la population. Pour Metch Appolos, Etudiant, les problèmes de chômage, de formation et d’insertion des jeunes sont réels pour les jeunes. «Port-Bouët, malgré le Port et l’aéroport enregistre un fort taux de chômage des jeunes. Nous pensons qu’il faut davantage former les jeunes, créer des espace d’expression des jeunes», a-t-il proposé. Après les étapes de Treichville et Adjamé, la présidente de la Cndhci, a fait le point de cette journée de consultation «Literacy du Futur des Jeunes».
«Cet exercice va s’étendre pourquoi pas à toutes les communes du pays. Nous voulons porter les préoccupations des jeunes auprès des autorités. Car, on ne peut pas faire de plan de développement sans les jeunes. Au bout de l’exercice Literacy du Futur des Jeunes», un rapport général sera établi. Ensuite, un rapport de synthèse, une sorte de livre blanc qui sera adopté en plénière, comprenant les propositions des jeunes de toute la commune sera adressé à toutes les autorités», a-t-elle affirmé.
Fofana Ali