Le village de Bandiahi vit un véritable cauchemar à cause du mauvais état de la route, le manque d’eau…
Il est 16h lorsque nous voyons les premières maisons du village de Bandiahi du canton Gotron, ce mercredi 28 mars. Un village situé à plus d’une trentaine de kilomètre de Vavoua nous accueille après plusieurs heures de route totalement dégradée. Les premières images nous frappent toute de suite. Les femmes en file indienne, parcourent plusieurs kilomètres à la recherche de l’eau.
Après les informations recueillies auprès du chef du village, on constate que le mal de Bandiahi est profond. Ecoles de fortune, routes impraticables pendant la saison de pluie, manque de centre de santé, sont entre autres les maux dont souffre Bandiahi, village de plus de 5000 âmes.
Pourquoi tant de retard pour cette bourgade ? Mian Félicien, cadre du village, croit savoir les origines du mal. « La crise qu’a connue notre pays a affecté le département de Vavoua. Nous n’avons pas eu une bonne politique de développement de sortie de crise.
Vavoua a été oubliée. Ce qui a affecté de nombreux villages dont Bandiahi», a-t-il expliqué. Le maire de Vavoua, Théodule DiroLahuet, a lancé un cri du cœur au gouvernement lors de la présentation des voeux. « Vavoua n’a pas eu les retombées relatives à la construction des villes de la zone Ex Cno. Nous le revendiquons toujours.
C’est un cri du cœur que nous lançons à l’endroit du gouvernement afin qu’il envisage un programme spécial d’investissement pour Vavoua », avait t-il lancé. Pour un village avec une telle population, les élèves sont encore dans les classes de fortune. D’après Fehan Bi Kahou, le chef du village de Bandiahi, cette école septuagénaire attend une cure de jouvence.
« Nous avons un seul bâtiment de trois classes construit en dur, les autres classes sont des hangars sous lesquels étudient nos enfants. Pendant les saisons des pluies, l’école s’arrête pour eux », a déploré la tête couronnée. La population a décidé de se cotiser pour construire le second bâtiment, a-t-il ajouté. « Nous n’avons plus de moyens pour la finition. C’est pourquoi vous avez vu les travaux arrêtés », a regretté le chef du village.
L’eau potable est une denrée rare dans ce village au grand desespoir des femmes obligées de se rabattre sur les rivières. « Pendant la saison sèche, nous parcourons plusieurs kilomètres à la recherche de l’eau. Certaines femmes peuvent passer une journée entière à la recherche de l’eau.
Construction d’un château d’eau
D’autres même ne font parfois pas de la cuisine, faute de l’eau potable», déplore Blè Lou, présidente des femmes du village. « Nous appelons les autorités à se pencher sur notre sort avec la construction d’un château d’eau pour ces 14 villages que compte ce canton. Notre village Bandiahi lors de la présidentielle en 2015, a fait 100% pour le président Ouattara », plaide Mian Félicien. Notre séjour aBandiahi a coïncidé avec l’arrivée d’une délégation du maire de Bediala envoyé par l’ex-ministre Léopoldine Coffie.
D’après lui, ils sont venus en prospection en vue de la réalisation d’un projet de construction d’un château dans le canton Gotron qui compte plus de 14 villages.
« Nous étions une fois de passage dans ce gros village. La coloration de l’eau consommée nous a interpellés », s’est indigné Kouamé Bah, maire de Bediala. Il a annoncé l’arrivée de Léopoldine Coffie dans ce village pour porter leurs préoccupations aux autorités du pays comme elle l’a fait pour la construction du château d’eau de Bediala. Cette bonne nouvelle fera certainement école dans les autres cantons de Vavoua, un département qui a tant souffert des affres de la guerre.
Narcisse Touei Bi. Correspondant régional