Les enseignants de Côte d’Ivoire s’apprêtent à célébrer la fête du travail, ce 1er mai 2025, dans un contexte marqué par des retenues sur salaires consécutives à leur récente grève.
Contacté ce mardi par l’InfoExpress, Bogué Dadié Nicodème, secrétaire général national de l’Union Démocratique des Enseignants du Second Degré de Côte d’Ivoire (UDENSCI), exhorte le gouvernement à reverser les montants ponctionnés afin de permettre à l’année scolaire « d’arriver à son terme ».
Il plaide également pour la reprise des négociations, en vue de rendre effective dans les mois à venir la prime réclamée « à cri et à cor ».
S’adressant aux enseignants qui ont exprimé leur mécontentement de manière isolée après avoir constaté des retenues sur leurs salaires, Bogué juge leur réaction « juste » et « normale ». Toutefois, il les invite, au sortir de ce « mécontentement tous azimuts », à désormais se référer au directoire de l’IS-MENA.
« Vos leaders sont là pour orienter la lutte, car une lutte ne se mène pas de façon anarchique », a-t-il précisé.
Le syndicaliste réclame également la libération du camarade Assi Digari, condamné à deux ans de prison le 8 avril dernier.
À l’occasion de cette fête du 1er mai, Bogué Nicodème encourage le G8 et le gouvernement à poursuivre les discussions, dans le but d’améliorer les conditions de vie et de travail des fonctionnaires, tant du secteur public que privé.
Concernant la trêve sociale, il a tenu à clarifier : « Il nous revient de façon récurrente que la trêve sociale aurait été signée par un groupe, ce qui est inexact. Elle a été signée par le G8, qui regroupe toutes les personnes concernées. Certains ont quitté ces organisations pour en créer d’autres, mais ils demeurent comptables de cette trêve. Et il faut le rappeler : la trêve sociale n’est pas la fin du syndicalisme. Si l’on lit attentivement ses dispositions, on comprend que les nouveaux éléments doivent être portés à la table de discussion pour être traités ».
Le secrétaire général de l’UDENSCI déplore par ailleurs que certains camarades soient accusés à tort d’être les « chantres de la trêve sociale », alors même que leurs accusateurs en sont signataires, et appartiennent à des centrales syndicales financées par le gouvernement.
« Nous, à la Plateforme Nationale, n’allons pas accepter cela », a-t-il affirmé avec fermeté.
Enfin, le syndicaliste appelle le gouvernement à reconnaître la Plateforme Nationale comme une confédération syndicale de plein droit en Côte d’Ivoire, « ou alors à organiser des élections professionnelles »
Pour conclure, Il invite tous les enseignants, militants de l’UDENSCI, à se mobiliser massivement à Abidjan, au quartier des 2 Plateaux, pour célébrer ensemble cette fête du travail.
Fulbert Yao