Le président de la Commission électorale indépendante a invité les partis politiques à s’approprier l’opération de la révision de la liste électorale qui se déroulera du 18 au 24 juin. Mais avant le début de l’opération, il leur a demandé de sensibiliser leurs militants et sympathisants pour la réussite de ladite opération.
L’opération de révision de la liste électorale est prévue pour se dérouler du 18 au 24 juin. Les potentiels électeurs auront à cet effet sept jours pour se faire enrôler sur ladite liste. L’information a été livrée hier par le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko – entouré de ses collaborateurs – lors d’une séance d’information et de travail avec les partis politiques. Ainsi, pour cette opération, 10.580 centres d’enrôlement correspondant aux lieux de vote habituels et disséminés sur toute l’étendue du territoire national depuis les grandes agglomérations urbaines jusqu’au plus petit hameau seront ouverts à l’effet d’accueillir les pétitionnaires.
«Elle devra permettre de recenser de nouveaux majeurs qui viennent d’avoir 18 ans révolus ainsi que les anciens qui n’avaient pas jugé utile de se faire enrôler sur la liste électorale ou qui n’avaient pas pu pour une raison ou une autre. Elle permettra également à d’anciens électeurs de faire ajuster leurs données personnelles à savoir les modifications induites par les changements intervenus dans leur nom ou prénom, leur situation matrimoniale ou leur domicile», a expliqué le président de l’institution en charge de l’organisation des élections en Côte d’Ivoire.
Afin de faire de cette opération un franc succès, Youssouf Bakayoko a sollicité la contribution des différentes formations politiques. «La CEI voudrait inviter les partis politiques que vous représentez à s’approprier l’opération. Vous devez vous associer à la campagne d’explication et de sensibilisation qu’elle lance à partir d’aujourd’hui à l’endroit des populations ». Donnant plus de précisions sur le rôle que devront jouer ces partis politiques, le président de la CEI a fait savoir qu’il devra se traduire par l’explication de l’importance que revêt l’opération.
«Il s’agira pour vous d’expliquer à vos cibles, militants et sympathisants l’intérêt pour eux de se mobiliser pour prendre part à l’opération de révision de la liste électorale, afin de pouvoir le temps venu, participer au choix des personnes ou équipes qui auront à gérer leur avenir tant au niveau national que local», a-t-il précisé.
Avant de citer les pièces requises pour se faire enrôler. Si les nouveaux (NDLR, nouveaux majeurs et personnes ne s’étant jamais inscrits sur la liste) doivent se présenter avec la carte nationale d’identité ou l’attestation d’identité délivrée par l’Office national d’identification (ONI) ou le certificat national d’identité ivoirienne, les personnes déjà présentes sur la liste mais qui souhaitent faire des modifications, a-t-il laissé entendre, pourront, en plus, des pièces précitées, fournir leur carte d’électeur. « L’on ne cesse de rappeler que la fiabilité d’un scrutin se mesure à la qualité de la liste électorale. C’est pourquoi, je voudrais vous inviter à préparer dès maintenant à organiser vos militants, à les aider à se doter de pièces nécessaires pour être prêts dès que le coup d’envoi sera donné », a exhorté Youssouf Bakayoko.
Les éclairages de Gervais Coulibaly
À sa suite, Gervais Coulibaly, 2e vice-président de la CEI a expliqué aux représentants des partis politiques, les dispositions pratiques de ladite opération. Selon lui, la révision de la liste électorale dont l’objectif est de prendre en compte les mutations survenues dans le corps électoral que nous avons révisé en 2016. « Il s’agira de prendre en compte les changements de domicile pour certaines personnes, de patronyme, des personnes ayant perdu leurs droits civiques et civils et les personnes décédées. Ces personnes figurent déjà sur la liste électorale.
Cette liste, révisée en 2016, contient 6.318.311 électeurs. Aussi, s’agit-il d’intégrer les nouveaux requérants qui remplissent les conditions requises pour être sur la liste électorale. Ce sont entre autres les conditions d’âge fixées à 18 ans révolus, être Ivoirien et avoir le droit de voter. Ces personnes dont les nouveaux majeurs doivent avoir 18 ans au 31 mai 2018. En plus des nouveaux majeurs, il y a des personnes, bien qu’elles remplissent les conditions, n’étaient pas inscrites sur la liste électorale », a-t-il expliqué. Se prononçant sur le mode opératoire, il a annoncé l’ouverture par la CEI de 10.580 endroits correspondant aux lieux de vote habituels. « Dans ces lieux de vote, des équipes d’agents de la CEI seront là pour accueillir les requérants des deux catégories. Ces équipes travailleront de 8 heures à 17 heures. Toute personne qui, à 17 heures, est dans le rang sera prise en compte », a poursuivi Gervais Coulibaly.
Et d’ajouter : «Les requérants devront à cet effet se rendre dans le lieu où ils souhaitent voter pour se faire enregistrer». À l’issue de l’enrôlement, a-t-il informé, un récépissé sera remis aux pétitionnaires marquant les types d’informations qui ont été recueillies. Avec ce récépissé, a-t-il dit, les personnes enrôlées (NDLR, nouvellement) pourront plus tard récupérer leur carte d’électeur. Sur sa lancée, il a invité les électeurs déjà inscrits sur la liste de s’abstenir de tout déplacement afin de permettre à la CEI de maximiser la semaine que durera l’opération.
« Laissez la place à ceux qui viennent faire des changements ou qui viennent s’inscrire pour la première fois », a lancé Gervais Coulibaly. Une fois l’opération terminée, les informations, a-t-il indiqué, devront être acheminées dès le lendemain, à partir du 25 juin, de la révision électorale vers le site central à Abidjan pour être traitées selon un mode que le vice-président de l’institution dit ne pas vouloir révéler. « Après le traitement, nous publierons la liste provisoire le 18 juillet 2018.
Cette liste sera ensuite transmise le 19 juillet aux différents partis politiques pour vérification et l’afficheront également. Aussitôt, le contentieux est ouvert. Nous recevrons donc les réclamations et les observations qui seront faites. Elles seront traitées et prises en compte et la Commission produira la liste définitive. La liste définitive sera connue 15 jours avant le futur scrutin », a-t-il laissé entendre. Pour ce qui est de la tenue des scrutins en question, il s’est abstenu de donner une date. Selon lui, il appartiendra à la commission centrale de faire une proposition au gouvernement qui à son tour devra arrêter une date et la publier.
Philippe Nado