3 millions d’Ivoiriens utilisent le réseau social « Facebook ». Sur ce réseau, les abonnés ou consommateurs qui font partie de la plateforme « Un Consommateur averti en vaut deux » (UCAEVD) interagissent et partagent leur retour d’expérience sur l’achat ou la prestation de service. Dans cet entretien accordé à L’Expression, Joseph Gueu, l’un des administrateurs du groupe, par ailleurs chef d’entreprise, s’attarde sur ses objectifs.
Depuis quand la plateforme Ucaevd existe-elle ?
La plateforme a été créée le 28 août 2011 par Priscilla Myriam Tavares Touré, Directrice de projet adjoint dans une structure de la place. Aujourd’hui, elle compte plus de 218.000 abonnés. Nous sommes 9 administrateurs et 2 modérateurs qui régulons le groupe pour son bon fonctionnement. Chaque jour, nous enregistrons des centaines de demandes d’adhésion. Nous nous efforçons autant que possible de les valider.
Qu’est-ce qui vous a motivé à créer cette plateforme ?
Notre volonté est de permettre aux consommateurs de partager leur expérience agréable comme désagréable. L’objectif est de mieux informer les uns et les autres de ce qui se passe chez un prestataire ou dans une boutique. La plateforme Ucaevd ne doit pas être vue comme un lieu pour dénigrer les entreprises, mais comme un lieu de partage d’expérience pour l’amélioration de la qualité de leur service.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez depuis sa création ?
Nous rencontrons beaucoup de difficultés. Au début, les abonnés eux-mêmes n’avaient pas bien compris le bien-fondé de cette plateforme. Ils étaient les premiers à croire que l’objectif était de dénigré tel ou tel prestataire. Après, il y a les enseignes qui cherchent à nous museler par des stratégies. Comme le fait de demander aux administrateurs de valider ou supprimer des publications qui ne sont pas à leur goût. Mais nous refusons parce que cette démarche s’éloigne de nos objectifs. Nous avons même reçu des menaces. C’est fréquent. Des prestataires ont annoncé des poursuites à notre encontre. Mais cela n’a pas eu d’effet.
Vos membres sont-ils satisfaits après leur publication ? Et quels sont les sujets récurrents qui sont abordés ?
Les satisfactions sont quotidiennes. C’est notre fierté. Aujourd’hui, toutes les grandes entreprises qui comptent en Côte d’Ivoire, que ce soit dans le domaine de la restauration, de la téléphonie, de l’électricité et des banques, les entreprises sont représentées au sein de Ucaevd pour prendre en charge les préoccupations des consommateurs. Il y a des requêtes qui dataient de depuis de nombreuses années, qui ont trouvé réponse une heure après leur publication. Dans la pratique, chaque requête est identifiée par un code ou des hashtags. C’est la fréquence de ces codes qui détermine la récurrence des sujets. Il y a des codes qui concernent les domaines susmentionnés.
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« Des prestataires ont essayé de nous museler »
L’affaire du « Riz avarié au port d’Abidjan », en provenance de la Birmanie et de l’Inde, a ébranlé les réseaux sociaux pendant plusieurs jours. Quelle a été l’ambiance sur votre plateforme ?
L’affaire a suscité beaucoup d’indignation sur la plateforme. Beaucoup de publications en ont parlé, mais sachez que nous n’alimentons pas les rumeurs. Il faudrait que ce soit des retours d’expériences.
Après inspection de la cargaison, le gouvernement a annoncé la destruction des 18000 tonnes de riz jugé « non-conformes à la norme ». Quelles vos abonnés ont-ils réagit ?
Pour l’heure, nos membres appellent plutôt à la vigilance. En espérant que ce ne soit pas une stratégie pour dissimuler le stock. Ils sont dans la crainte que ce riz ne se retrouve pas sur le marché. Les consommateurs perçoivent mal le fait que ce riz qui a été refoulé dans d’autres ports soit débarqué en Côte d’Ivoire. Nous suivons de près cette affaire.
Un dernier appel à lancer à vos abonnés ?
Nous leur recommandons de s’approprier le groupe et d’en faire bon usage. Il y va de leur crédibilité. S’ils viennent transformer le forum en un groupe de discussion de « rue », ils s’éloignent des objectifs. Et personne ne pourra prendre leur préoccupation au sérieux. Pour ceux qui n’ont pas compris l’esprit, la sanction va de la suspension du membre, de la suppression de la publication jusqu’au retrait de ce dernier.
Réalisé par Isaac Kroman