« La Cour est indépendante et impartiale. La CPI est une cour de justice. Elle procède dans le strict respect des dispositions du Statut de Rome. Le système du Statut de Rome reconnait que c’est aux États qu’il revient en premier lieu d’enquêter et de poursuivre les crimes d’atrocité. En tant que cour de dernier ressort, la CPI est complémentaire aux institutions judiciaires nationales. C’est là une pierre angulaire du Statut », a répondu le président de la CPI, O-Gon Kwon, aux sanctions infligées par les Etats unis à cette juridiction.
Le président américain Donald Trump a autorisé des sanctions économiques contre la Cour pénale internationale pour dissuader la juridiction de poursuivre des militaires américains, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en Afghanistan.
« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant que nos gars sont menacés par un tribunal bidon – et nous ne le ferons pas », avait martelé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo qui s’est affiché devant les caméras avec ses collègues de la Défense et de la Justice ainsi que le conseiller présidentiel à la sécurité nationale, lors d’une démonstration de force médiatique. « Ces mesures sont sans précédent.
Elles entravent notre effort commun pour combattre l’impunité et garantir la mise en œuvre de l’obligation de rendre compte d’atrocités de masse. Je regrette vivement les mesures visant les responsables de la Cour, son personnel et leurs familles », s’est indigné le président de la CPI.
Ces sanctions américaines ont été prises au sérieux par la CPI qui a décidé de revoir son mode de fonctionnement.
« Je convoquerai une réunion extraordinaire du Bureau de l’Assemblée la semaine prochaine pour étudier comment renouveler notre engagement inébranlable envers la Cour. Pour renforcer davantage le système du Statut de Rome, l’Assemblée des États Parties et la Cour ont entamé un vaste processus de réforme dans le but de garantir une véritable mise en œuvre efficace de l’obligation de rendre compte de crimes d’atrocité», a affirmé O-Gon Kwon.
Le 11 juin 2020, le gouvernement des États-Unis a annoncé de nouvelles mesures contre la Cour pénale internationale (CPI).