En marge de la deuxième conférence internationale de la CEDEAO sur la fièvre Lassa, qui se tient actuellement à Abidjan, le Centre Régional de Surveillance et de Contrôle des Maladies (CRSCM) de la CEDEAO a organisé un panel sur le thème : « Renforcer la sécurité sanitaire dans la région CEDEAO, rôle, réalisations et perspectives ».
L’objectif de ce panel était de faciliter le dialogue avec les pays endémiques afin d’identifier les domaines où l’appui régional peut renforcer la prévention, la surveillance transfrontalière, les systèmes de laboratoire, la main-d’œuvre et l’engagement communautaire.
Les discussions ont permis de dégager plusieurs résultats attendus : une compréhension commune des priorités et des lacunes, ainsi que des recommandations claires pour consolider les efforts nationaux à travers l’appui de la CEDEAO.
Parmi les intervenants, le Pr Daniel Ekra, directeur général de l’Institut national d’hygiène publique (INHP) de Côte d’Ivoire, a rappelé la nécessité de renforcer les systèmes de surveillance nationaux avant d’optimiser la collaboration régionale.
« La remontée de l’information du niveau périphérique au niveau central reste aléatoire dans plusieurs pays. Le CRSCM doit aider à combler ces lacunes afin de renforcer les systèmes nationaux de surveillance », a-t-il déclaré.
La Dr Tochi Okwro, directrice adjointe à la prévention des maladies et à la promotion de la santé au Nigeria, a pour sa part insisté sur l’importance d’harmoniser les protocoles et de renforcer les mécanismes de coopération transfrontalière :
« La CEDEAO peut normaliser les meilleures pratiques, maintenir une base de données d’équipes d’intervention rapide et soutenir le déploiement des contre-mesures médicales entre les pays », a-t-elle expliqué.
De son côté, le Dr Diarrassouba Mamadou , directeur exécutif du CRSCM de la CEDEAO, a précisé les missions et les perspectives de l’institution.
« Notre rôle est de surveiller, prévenir, détecter et répondre efficacement aux épidémies en travaillant avec les instituts nationaux de santé publique de tous les États membres », a-t-il rappelé.
Il a également souligné la nécessité d’une mutualisation des ressources et d’un partage plus fluide des informations entre pays :
« Aucun pays ne peut répondre seul à une épidémie. Il faut renforcer la régionalisation et mutualiser les forces, y compris au niveau des laboratoires. Par exemple, deux pays voisins pourraient partager leurs laboratoires de référence au lieu de multiplier les structures coûteuses », a-t-il proposé.
Le Dr Diarrassouba Mamadou a enfin appelé à la validation politique des textes stratégiques régionaux, tels que le plan stratégique régional une seule santé ou encore le manuel de gouvernance du mécanisme une seule santé,de la CEDEAO, indispensables pour donner une assise juridique aux initiatives communes.
En réunissant experts et représentants des pays endémiques, cette conférence vise à renforcer la sécurité sanitaire de l’espace CEDEAO face à la fièvre de Lassa et aux menaces épidémiques transfrontalières.
La rencontre, qui a débuté le lundi 8 septembre, se poursuivra jusqu’au jeudi 11 septembre 2025 et devrait déboucher sur des recommandations communes pour renforcer la résilience sanitaire.