« Les produits biocides, quelle règlementation pour une utilisation contrôlée en Côte d’Ivoire ? ».
Ce thème de la séance d’information parlementaire du vendredi 07 octobre 2022 de la Commission de la recherche, de la science, de la technologie et de l’environnement du Sénat, a suscité de nombreuses interrogations du président Jeannot Ahoussou-Kouadio.
Face au ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, au ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Pme, Souleymane Diarrassouba et celui de l’Environnement et du Développement durable, Jean Luc Assi, le président de la Chambre haute du Parlement a voulu savoir s’il y a une liste complète de produits biocides autorisés et homologués sur le marché ivoirien et si la Côte d’Ivoire a procédé à l’évaluation de l’impact lié à l’utilisation de ces produits sur la santé des ivoiriens.
Il s’est également interrogé de la politique du gouvernement relative à l’attribution de l’agrément aux entreprises qui fournissent les produits biocides et sur quelle échelle, l’utilisation des produits biocides dans le cadre des activités agricoles impacte la qualité des fruits et légumes récoltés et par ailleurs celle des terres arables.
Interpellé, le ministre d’Etat Adjoumani a fait comprendre que dans le secteur agricole, sans produits biocides, on ne peut pas produire en qualité et en quantité suffisante, car, selon lui, les plantes sont toujours attaquées par des organismes nuisibles comme les pestes, les chenilles, etc. et les pertes de productions occasionnées par ces nuisibles sont dévastatrices pour l’économie nationale, la sécurité alimentaire des populations et les revenus des paysans.
Cependant, il a admis que les biocides sont certes indispensables pour notre agriculture, mais l’usage non contrôlé crée des problèmes de santé pour l’homme, d’où la nécessité d’une règlementation pour un bon usage des biocides dans le secteur agricole. Il a indiqué qu’en Côte d’Ivoire, trois textes sont utilisés pour réglementer l’utilisation des pesticides et que le pays a ratifié les conventions et accords internationaux et régionaux relatifs à l’utilisation contrôlée des pesticides dont les objectifs sont de mettre sur le marché que des produits biocides homologués afin de préserver la santé des populations.
A cet titre, à en croire le ministre d’Etat, plusieurs actions de contrôle, d’homologation, de formation, de sensibilisation ont été menées sur le terrain par son département ministériel avec pour résultat l’homologation de 1243 produits et la forte baisse du niveau des fraudes sur les pesticides (passé de 40% en 2011 à 15% actuellement).
Pour sa part, Souleymane Diarrassouba, a souligné qu’en matière de surveillance du marché et dans le cadre du projet de gestion des Pesticides Obsolètes (PROGEP-CI), 300 tonnes de pesticides obsolètes et 29 tonnes d’emballage vides ont été saisis et détruits et 2,9 tonnes de produits chimiques ont été saisis en mai 2022 par les services de répression de son département ministériel.
Enfin, le ministre Jean Luc Assi, a décliné les actions de son département ministériel en matière d’application de la règlementation relative à la gestion des produits chimiques avec notamment les structures opérationnelles de mise en œuvre telles que la direction des déchets industriels et des substances chimiques et le Centre ivoirien antipollution (Ciapol)
Traoré Yacouba Diarra