Le ministère de la Culture et de la Francophonie, en collaboration avec celui de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, vient de procéder au lancement du Programme «École et Culture». Le Directeur du Centre National des Arts et de la Culture (Cnac), Liazéré Elie Kouao, Coordinateur du projet a situé à L’Expression les enjeux de cette nouvelle initiative du ministre Bandaman Maurice.
Comment se porte le projet «École-Culture» qui a démarré il y a quelques semaines dans plusieurs écoles ?
Le projet se porte bien. Du 15 au 30 mai, nous avons mené une caravane qui a sillonné un certain nombre de ville, Adzopé, Agboville, Abidjan, Bouaflé, Yamoussoukro, Divo, Bingerville et plusieurs écoles. C’est une phase d’expérimentation. Ce projet qui connaitra son plein régime à la rentrée scolaire 2018-2019 permettra d’ouvrir aux élèves l’horizon le plus large et de leur permettre de rencontrer des réalisateurs, des musiciens, des comédiens, des marionnettistes, des metteurs en scène, des compositeurs, des vidéastes etc.
Donc, nous sommes dans la phase pilote du projet. Il s’agit d’avoir les contours du projet et mieux organiser son lancement. Après cette première caravane, nous savons désormais quels sont les difficultés et les moyens à mettre en œuvre pour la réussite de ce projet à la rentrée prochaine. (…) Le ministère de la Culture et le ministère de l’Education Nationale voudrait à travers ce programme favoriser l’éclosion d’un public qui est la clientèle comme celle qui consomme le riz, le pain, l’atchéké et l’essence. Concernant l’école et la culture, il offre plus de 100.000 emplois et pour une rentrée financière de 20 milliards de F cfa. Cela pour une moyenne de 100 spectacles par entreprises artistique à un public évalué à 5 millions de personnes.
Qu’est ce qui sera fait justement pour palier au déficit d’infrastructures culturelles dans les établissements qui seront visités par le projet ?
Il faut déjà savoir que nous allons jouons partout et dans toutes les conditions. Le plus important est que les artistes vivent de leur art. Dans ce projet, et en fonction de son évolution, il y aura des incitations à construire des infrastructures culturelles dans les écoles. Quand l’Etat verra que ce projet est porteur, il décidera d’aider à la création d’infrastructure. Nous nous battons pour que la culture soit une priorité véritable.
Est-ce qu’un suivi sera fait au niveau des établissements afin de maintenir cette flamme allumée par le projet «École-Culture» ?
Le programme «École-Culture» est une opération de socialisation de l’école par la démocratisation artistique et culturelle. Cela parce qu’il va permettre de faciliter l’accès des populations scolaires et universitaires à la création artistique et culturelle dans sa dimension pratique. (…) Nous nous sommes engagés dans ce projet parce que nous savons que les artistes doivent avoir un public qui paye. Et cela révèle de l’éducation à la base et de l’institutionnel. C’est ce que nous sommes en train de faire avec le projet «École-Culture». Nous voulons créer un public qui paye pour tous les produits artistiques. On n’a pas besoin de dire à une personne de payer une boite de lait. Mais, les populations payent le lait ! C’est la même chose pour la culture. Nous devons inculquer aux consommateurs d’art et de culture. Il faut des salles de spectacle, de cinéma, de théâtre etc. Aujourd’hui des salles de spectacle sont transformées en magasin de produits alimentaires. Ce n’est pas mauvais. Mais, il faut laisser la part de l’art. Car, c’est cette part qui fait la qualité de l’homme. Ce dispositif va permettre de réaffirmer l’exigence de la présence de l’art et des artistes à l’école.
F. Ali