Dans quel contexte intervient cette Assemblée générale du Groupement des éditeurs de Côte d’Ivoire (Gepci) ?
Vous êtes sans savoir que le coût d’impression des journaux a augmenté. Les éditeurs font déjà face à pas mal de problèmes, ça vient encore enfoncer une porte déjà ouverte. Face à cette situation, le Bureau exécutif du Gepci a jugé utile d’appeler tous les éditeurs de presse afin d’en discuter. Ce ne sont pas les seuls problèmes qui existent. Il y en a plusieurs, on veut profiter de cela pour tout mettre sur la table et discuter. Les enjeux sont très importants. Nous essayons tant bien que mal de rencontrer les autorités pour discuter et travailler dans l’ombre afin de trouver des solutions. Mais, ce n’est pas facile. Nous étions déjà en train de régler le problème de la subvention, quand l’augmentation du prix de l’impression est survenue. Du coup, nous faisons face à une escalade de problèmes et nous sommes vraiment dos au mur. Avec les éditeurs de presse, nous allons essayer d’en parler. C’est ensemble que nous sommes forts. C’est un appel à l’union, au rassemblement pour que nous fassions face à nos problèmes.
Quelle implication du ministère de tutelle, le ministère de la Communication, des Médias et de la Francophonie, dans la recherche d’une solution à cette situation des entreprises de presse ?
Nous essayons toujours de rencontrer les autorités afin de discuter avec elles. Malheureusement, nous n’avons pas encore eu gain de cause. C’est dans la discussion permanente que nous trouvons des solutions. Pour l’instant, il n’y a pas encore eu de solution en tant que telle. II faut dire aussi qu’on ne va pas compter éternellement sur l’Etat. Il y a des pistes de solutions en dehors même de l’Etat. Mais dans l’immédiat, l’Etat peut nous permettre de nous maintenir à flot. En attendant que nous puissions activer d’autres leviers, pour que la presse puisse retrouver son équilibre. Voici un peu ce vers quoi nous sommes en train d’aller. Nous y travaillons chaque jour. Le ministre de tutelle a une oreille attentive à nos préoccupations. Il faut dire qu’il n’y a pas seulement le ministère de la Communication qui est impliqué, il y a le ministère de la Promotion des Pme, le ministère du Commerce aussi. Par exemple, quand on parle du prix du journal, ça ressemble un peu au problème qu’il y a eu quand le prix du pain a augmenté. Donc quelque part, nous voulons associer le ministère du Commerce pour trouver une solution amiable à cette situation. C’est la presse même qui est menacée. Si on y prend garde, la presse risque de disparaître dans les trois quarts. Il va peut-être rester des journaux proches du pouvoir et peut-être quelques-uns qui sont soutenus par des chapelles politiques. C’est le danger qu’on voit venir et ce n’est pas bien pour l’image de la Côte d’Ivoire. Nous sommes en train de travailler en ce moment pour trouver des solutions. On aura besoin non seulement des entreprises de presse, mais aussi des journalistes. Parce que ce sont des métiers qu’il faut que nous réussissions à maintenir. Donc les problèmes sont nombreux, nous ne savons pas trop vers quoi cela va aboutir. Mais, nous y travaillons.
Faut-il revenir au projet de création d’une Sarl pour le compte du Gepci qui sera chargé de l’impression et de la distribution des journaux ?
Toutes les solutions sont sur la table. En ce qui concerne Edipresse, il faut dire que c’est le métier de la distribution est un métier à part. Ce n’est pas le métier de l’éditeur, mais si nous sommes contraints, nous serons obligés de faire face à cette situation. C’est vrai que nous avons des difficultés avec Edipresse. Nous essayons de trouver des solutions. Pour l’instant, nous n’avons pas encore envisagé la rupture. Cela pourrait intervenir si Edipresse même décide de mettre la clé sous le paillasson. En ce moment, nous serons obligés de prendre notre destin en main. Cela n’a pas été envisagé de notre côté. Nous travaillons plus tôt à aider Edipresse à être à flot et à améliorer sa distribution. C’est vrai que c’est l’un des pans du problème, qui est vraiment difficile à résoudre. Je pense qu’il va falloir repenser le modèle économique d’Edipresse. Pour que cela puisse éventuellement payer. Pour l’instant, de notre point de vue, Edipresse a atteint son seuil de compétence. Il va falloir se remettre en cause à leur niveau. Nous préparons avec eux des assises. J’espère que ça aura lieu. Pour que nous analysions ensemble tous les problèmes et trouver des solutions. Voilà un peu, où nous en sommes avec Edipresse. Moi, j’arrive dans un contexte très difficile à la tête du Gepci. Je contacte même des partenaires extérieurs pour que nous trouvions des solutions. J’avoue que ce n’est pas facile, mais je suis à la tête du Gepci et je dois trouver des solutions. Donc je m’y attèle.
Propos recueillis par F. Ali