C’est l’heure des évaluations ! Après sept années d’études médicales intensives, alliant théorie et pratique, 129 étudiants en année de doctorat à la Faculté de médecine d’Abidjan défendent leurs thèses.
Composés de 37 étudiantes et 92 étudiants, ils participent depuis ce lundi 24 février 2025 à la première session de soutenances massives de thèse d’exercice pour l’année académique 2024-2025.
La cérémonie d’ouverture de cette session s’est tenue à l’amphithéâtre 3 de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences Médicales (UFRSM) de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, en présence de nombreuses personnalités académiques.
Le Professeur Soro Kountélé Gona, directeur de cabinet adjoint et représentant du ministre de la Santé, Pierre N’Gou Dimba, a salué à cette occasion, les efforts du ministère de l’Enseignement supérieur et de l’équipe de l’UFR Sciences Médicales pour leur engagement dans la formation de ces futurs médecins.
Pour lui, ces impétrants contribueront à résoudre le problème des déserts médicaux en Côte d’Ivoire, car certaines zones du pays, comme la Nawa, le Tonkpi et le Nord, souffrent d’un déficit en effectifs médicaux. Et chaque année, des efforts sont faits afin «d’augmenter le nombre de médecins disponibles afin d’améliorer l’accès aux soins.»
De son côté, le président de l’Université, le Professeur Ballo Zié, a insisté sur l’importance de cette innovation introduite dans le processus de formation des doctorants. Celle-ci se justifie « par la volonté d’améliorer la qualité de la formation des futurs cadres, moteurs du développement de notre pays.»
Elle est aussi en parfaite adéquation avec l’ambitieux Programme Hospitalier décidé par S.E.M. Alassane Ouattara pour la construction et la réhabilitation de plusieurs hôpitaux, qui seront dotés d’équipements de dernière génération.
« Mon souhait, c’est qu’au terme de ces soutenances, on ait 129 docteurs d’exercice en médecine. Pour éviter les déserts médicaux, pour contribuer à l’effort du gouvernement visant à faire en sorte qu’il n’y ait plus de déserts médicaux et que, partout où se trouve la population, il y ait aussi des médecins à proximité », a-t-il indiqué.
Cette cérémonie a été l’occasion pour le président de la commission de thèse, le Professeur Alloh Daniel, de préciser le rôle de son institution, à savoir «veiller au respect, par les étudiants, des différentes étapes de la construction scientifique afin de rendre « soutenable » le livre de thèse. Le jury de thèse reste le seul maître et juge du travail final des étudiants sur des bases factuelles, mais il détient toutefois le secret de la délibération», a-t-il dit.
Le Professeur Alloh a également évoqué l’impact de l’intelligence artificielle sur la recherche scientifique. Pour lui L’IA représente certes « une avancée dans la résolution de problématiques complexes, mais elle soulève des questions sur la créativité, la paternité des œuvres et les risques de plagiat. Comment garantir que les travaux générés par l’IA respectent les normes académiques et éthiques ? Comment détecter et prévenir le plagiat par ces outils ?» Autant de problématiques qui nécessitent une réflexion approfondie, selon lui.
La Directrice de l’UFR, le Professeur Alphonsine Kouassi-M’Bengue, a fait remarquer de son coté, que « ce moment crucial marque l’aboutissement d’un long parcours et ouvre les portes à l’intégration officielle de ces nouveaux diplômés dans la grande famille des médecins de Côte d’Ivoire.»
Aux impétrants, elle a rappelé que la présentation de leur thèse constitue seulement le début «de leur engagement dans le noble métier de médecin », les exhortant à s’inscrire à l’Ordre des Médecins et à faire leurs les principes d’éthique et de déontologie qui régissent cette profession.
« Soyez à l’écoute des populations, engagez-vous activement dans la promotion de la santé et exercez avec humanisme et rigueur. », a t elle conseillé.
La Directrice a également rendu hommage à la Commission des Thèses et aux enseignants-chercheurs pour leur dévouement et leur rigueur, qui assurent la qualité et la pérennité du système de formation médicale ivoirien.
Enfin, elle a annoncé que l’UFRSM s’inscrit dans une démarche d’accréditation visant à renforcer la reconnaissance et la compétitivité de ses formations à l’international, garantissant ainsi aux diplômés une formation de haut niveau adaptée aux défis sanitaires actuels.
A noter qu’à cette session ont été associées des actions sanitaires en faveur des populations et étudiants. Notamment des consultations foraines incluant le dépistage des cancers féminins, du diabète et de l’hypertension artérielle, ainsi que des séances de don de sang et de vaccination.
Fulbert Yao