L’urbanisation des villes ivoiriennes passée au crible. Du 11 au 21 octobre 2024, une délégation française constituée de professeurs, d’urbanistes et de 20 brillants étudiants en master à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais, a visité plusieurs communes et villes de la Côte d’Ivoire. Objectif : découvrir leurs spécificités et défis de développement. Le 20 octobre 2024 à Abidjan-Cocody, Pr François Gruson, Docteur en architecture et aménagement de l’espace, Dr Vitrice Yekré président de l’Ong « Côte d’Ivoire demain » et Loukili Naziha présidente de Step by Step, ont dressé un « bilan positif » de leur séjour, lors d’une conférence de presse.
Pr Gruson a annoncé que les résultats de ce voyage d’études seront présentés officiellement en février 2025 à Abidjan. En attendant, il a esquissé des pistes de solutions pour aborder les problématiques identifiées. L’architecte propose, entre autres, de «faire d’Abidjan, une ville pilote dans la manière de vivre dans une grande ville avec un site lagunaire».
Concernant la commune du Plateau, il a soumis l’idée de construire davantage de logements afin de réduire le temps de trajet moyen et désengorger le trafic automobile. À Cocody, qui compte 700 000 habitants, l’architecte recommande la création d’un quartier d’affaires pour fluidifier la circulation. À Yopougon, le Pr François Gruson a évoqué la nécessité de réaménager l’espace public. Il propose de transformer cette commune en ville-jardin. Le Pr François Gruson estime par ailleurs qu’Anyama doit devenir une véritable porte d’entrée de la ville d’Abidjan, vue sa géographie et les commodités en développement .
Pour l’école d’architecture de Bondoukou, il propose de la transformer en une institution régionale pour l’Afrique de l’Ouest.
Concernant l’étalement urbain d’Abidjan malgré le besoin de logements, le Pr François Gruson suggère que les autorités y mettent un terme. Il préconise « d’arrêter de confier les clés de la ville aux promoteurs privés ».
Aussi, afin de lutter contre l’étalement, il prône « la ville intense », alliant mixité sociale, diversité des usages (logements, bureaux et artisanat dans un même quartier) et mixité intergénérationnelle.
Fulbert Yao