Des informations récurrentes, qui nous sont parvenues, font état de l’installation en Tunisie, d’un climat de haine dirigé contre les migrants en provenance d’Afrique subsaharienne, caractérisé notamment par un discours aux relents racistes, exprimé au plus haut niveau de l’État Tunisien.
En effet, le Président de la Tunisie, Monsieur Kaïs Saïed, dans son intervention à l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité nationale du mardi 21 février 2023, a tenu des propos teintés de haine, de mépris et de racisme qui mettent en danger la sécurité ainsi que l’intégrité physique de nombreux membres des communautés d’Afrique subsaharienne, dont plusieurs personnes de nationalité ivoirienne.
Face à cette situation inacceptable et suite à ce discours d’exclusion, le Groupe Parlementaire PDCI-RDA observe avec la plus grande consternation les vagues d’arrestations successives en Tunisie visant particulièrement les ressortissants d’Afrique subsaharienne ainsi que l’instauration d’un climat anxiogène pour nos compatriotes résidant dans ce pays.
Le Groupe Parlementaire PDCI-RDA condamne avec la plus grande fermeté les nombreuses exactions sous forme de discrimination, d’expulsion de locataires, de violence verbale et physique, dont sont victimes les ressortissants d’Afrique subsaharienne en Tunisie.
Le Groupe Parlementaire PDCI-RDA, choqué par cette situation extrêmement grave qui se déroule dans un pays frère avec lequel la Côte d’Ivoire entretient des relations diplomatiques et économiques, exprime sa profonde indignation devant ces actes racistes, dégradants, humiliants et inhumains perpétrés à l’encontre de ces migrants qui traduisent une violation flagrante des Droits de l’Homme.
Le Groupe Parlementaire PDCI-RDA, tout en rappelant les dispositions pertinentes des textes internationaux relatifs à la protection et la dignité de la personne humaine, notamment :
• La déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948,
• La Convention internationale de 1965 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale,
• La Convention de 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou dégradants,
• Et la Convention internationale de 1990 sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille,
demande au Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire d’exiger du Gouvernement Tunisien, la prise urgente et sans délai, des dispositions nécessaires pour assurer la sécurité et garantir la dignité des migrants originaires d’Afrique subsaharienne notamment nos compatriotes ivoiriens vivant dans ce pays.
Pour conclure, le Groupe Parlementaire PDCI-RDA demande au Gouvernement ivoirien :
1. La mise en place d’un dispositif spécial urgent et la mobilisation des ressources nécessaires pour un retour sécurisé de tous nos compatriotes en situation de détresse,
2. la vérification et la mise en œuvre d’un programme de régularisation des conditions de séjour de tous nos compatriotes étudiants ou travailleurs résidant en Tunisie,
3. La mise en œuvre d’un mécanisme d’accueil et d’insertion socio-professionnelle dans le cadre du programme de retour des migrants
ivoiriens,
4. la tenue dans le cadre du renforcement de la Paix d’une concertation de haut niveau sous l’égide de l’Union Africaine pour mettre fin à cette situation grave de violation des Droits de l’Homme en Tunisie.
Fait à Abidjan, le 26 février 2023
Pour le Groupe Parlementaire PDCI-RDA
Le Porte-Parole, le Député AKOTO Olivier