La délocalisation de l’abattoir de Port-Bouët vers un nouveau site provisoire à la casse d’Adjamé, une décision pourtant concertée et saluée par la majorité des acteurs de la filière bétail, a dégénéré ce samedi 1er juin en une véritable bataille rangée.
Selon des sources proches du district autonome d’Abidjan. Ces actes de violence auraient été orchestrés par des dealers et une mafia qui profitent du chaos et de l’occupation anarchique du site actuel pour mettre à mal le processus de délocalisation, semant la terreur dans les environs de l’abattoir de Port-Bouët.
« Derrière cette violence, se cache un système mafieux bien rodé qui tire profit de l’absence d’ordre et de contrôle à l’abattoir actuel. L’absence d’hygiène, de sécurité et de réglementation offre un terreau fertile pour des bandes organisées qui rançonnent les acteurs du bétail à travers des taxes sans base légale. Ces groupes imposent leur loi et leur système de corruption, menaçant la sécurité des acteurs », souligne notre source.
A noter que le bilan des affrontements est lourd : une quinzaine de blessés, des véhicules incendiés – deux 4×4, deux porte-chars, deux pelles mécaniques et un bus de la SOTRA – et une ambiance de guerre ouverte entre les agents du District, la police et des individus violents qui ont décidé de s’opposer à tout prix à la délocalisation.
La délocalisation de l’abattoir, faut-il le rappeler, est une décision judicieuse et indispensable pour améliorer la fluidité routière et lutter contre les nuisances engendrées par l’occupation anarchique de la chaussée.
Fulbert Yao