Le « Front Commun » avait annoncé une marche le 2 août dernier, sur le boulevard Valéry Giscard d’Estaing, jusqu’à la place de la République au Plateau. En raison de l’organisation de la fête de l’indépendance à Bouaké, qui mobilise fortement les forces de l’ordre et de sécurité, et face aux risques de violence, le préfet d’Abidjan avait demandé aux organisateurs de reporter la marche. Officiellement, les cadres du Front Commun avaient accepté de se plier à cette recommandation.
Cependant, certains leaders, comme Marie Odette Lorougnon, figure influente du PPA-CI, ont continué à attiser les tensions. Dans une vidéo publiée sur la plateforme Meta, elle déclarait devant des militants exaltés : « Allez dire au petit préfet que la marche du 2 août aura lieu ». C’était-il une technique d’endormir les autorités sécuritaires ?
Toujours est-il que, bien que la marche n’ait finalement pas eu lieu, les Ivoiriens se sont réveillés face à des scènes de violence,dans la nuit du vendredi 1er au samedi 2 août 2025, aux environs de 23h, comme ils en redoutaient depuis l’annonce de cette manifestation.
Ces incidents ont entraîné l’incendie d’un autobus de la SOTRA et la destruction d’un véhicule de police. Selon une declaration lue dimanche soir sur les antennes de la télévision nationale, le ministre de l’interieur et de la sécurité Vagondo Diomandé a annoncé que les forces de police et de gendarmerie, alertées grâce à des renseignements « crédibles et concordants », ont pu intervenir rapidement, permettant l’interpellation de 11 suspects. Dans une vidéo presentée lors de son passage, un suspect se presentant comme un membre de la sécurité du PPACI a fait des aveux.
Voilà une raison supplémentaire pour interdire la marche de l’opposition prévue le 9 août prochain. La vérité, c’est que cette marche montre au monde entier qu’elle est loin d’être pacifique.
À la lumière des événements survenus à Yopougon, il ne fait guère de doute que l’opposition prépare une marche à caractère insurrectionnel.
L.F.