Le président du conseil d’administration de la Coalition ivoirienne pour la Cour pénale internationale (CICPI), Ali Ouattra, fait de la prise en charge des victimes son cheval de bataille.
Il s’est fait l’avocat de ces personnes vulnérables dans son ouvrage intitulé: « « Côte d’Ivoire-CPI : mariage d’amour ou mariage de raison » qui a été dédicacé ce jeudi à Ivotel-Plateau. Selon lui, cette première œuvre est un hommage aux millions de victimes des violences politiques dans le monde très souvent abandonnées à leur sort.
« Il faut les soutenir, les aider, les encadrer, les assister aussi bien juridiquement, matériellement, psychologiquement que médicalement », a-t-il affirmé.
Puis d’ajouter : « On ne devient pas victime de son propre gré. Ayons à l’esprit que sous nos tropiques, tout individu est une victime potentielle victime de nos dirigeants. C’est pour cela que nous devons œuvrer toujours ensemble pour une paix durable dans nos Etats à travers une justice pour tous ».
L’expert-consultant en justice pénale internationale a mis en garde contre l’impunité accordée aux auteurs de violation des droits de l’homme à cause d’une justice qui a tendance à protéger les bourreaux. « L’impunité d’aujourd’hui est le crime de demain. L’impunité est un encouragement à la récidive pour les bourreaux. L’impunité est encouragement à la vengeance pour les victimes», s’est inquiété l’ancien le point focal Afrique de l’ouest du Réseau africain pour la justice pénale internationale (Rajpi).
Dr Yéo Adama, enseignant-chercheur à l’université Alassane Ouattara de Bouaké, a jeté son regard critique sur l’œuvre publié au moment où le virage de la présidentielle du 31 octobre fait ressurgir la crainte d’un remake des violences qui ont émaillé le scrutin de 2010. Il a salué la sagacité de l’auteur qui a fait ressortir les ambitions réelles des différents présidents ivoiriens quand ils ont décidé de reconnaitre la compétence Cpi ou de ratifier le Statut de Rome.
« L’auteur fait observer que des efforts ont été fournis par l’Etat ivoirien pour reconnaitre la compétence de la juridiction internationale. Il s’agit pour l’Etat d’incorporer le droit international pénal dans l’ordonnancement juridique », a-t-il fait savoir.
Dans cette foulée, la Côte d’Ivoire a ratifié le Statut de Rome avant de faire son entrée à la Cpi le 18 mars 2013. A travers cette ratification, cet engagement témoigne de la volonté de la Côte d’Ivoire à rendre le droit aux justiciables et accorder une place centrale aux victimes, estime Dr Yéo.
A ses yeux, « l’objectif que vise l’œuvre est de montrer que la justice est un puissant levier de construction et de reconstruction de la paix et de la démocratie. L’objet de l’œuvre est de rappeler que le combat pour les droits de l’homme est permanent et atemporel », a fait remarquer l’enseignant-chercheur.
Concernant la collaboration entre la Côte d’Ivoire et la Cpi, « beaucoup a été fait et on peut noter que beaucoup de défis ont pu être relevés » mais beaucoup reste à faire. Doumbia Fanta, la coordinatrice de la CiCpi a quant à elle invité tout le monde à se « procurer ce magnifique ouvrage et à le déguster avec un appétit sans modération. Je peux vous le garantir, son abus n’est pas dangereux pour la santé ».
Nomel Essis