Pékin passe à l’offensive face à la guerre commerciale déclenchée par le président américain Donald Trump qui a augmenté les taxes douanières de 145%, hors exemptions sur les produits importés de la Chine. Le président Xi Jinping a entamé une tournée en Asie du Sud-Est destinée à renforcer les relations commerciales de Pékin pour compenser l’impact des droits de douane prohibitifs décrétés par Washington contre les produits chinois.
Ce lundi 14 avril 2025, au Vietnam, il a dénoncé un protectionnisme qui « ne mène nulle part ».
« Une guerre commerciale et une guerre tarifaire ne produisent aucun gagnant, et le protectionnisme ne mène nulle part », a souligné Xi Jinping.
Puis d’ajouter : « Nos deux pays doivent fermement préserver le système commercial multilatéral, la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales ainsi qu’un environnement international d’ouverture et de coopération », a écrit le président chinois à l’adresse du Vietnam, dans un article publié par le journal vietnamien Nhan Dan, cité par Chine nouvelle.
Raffermir les liens avec ses voisins du sud-est asiatique pourrait aider Pékin à contrebalancer les effets de l’offensive commerciale des États-Unis, le premier pays importateur de produits chinois en 2024.
Le pays d’Asie du Sud-Est, dirigé comme la Chine par un parti communiste, mène de longue date une « diplomatie du bambou », qui consiste à maintenir de bonnes relations à la fois avec le géant asiatique et Washington.
Pékin et Hanoï entretiennent des relations économiques étroites. Elles sont toutefois parasitées par les différends territoriaux qu’ils entretiennent en mer de Chine méridionale, dans l’archipel des Paracels
La Chine revendique la quasi-totalité des îlots de la mer de Chine méridionale, face à d’autres pays riverains (Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie) aux prétentions rivales.
Xi Jinping a assuré lundi dans le journal vietnamien que Pékin et Hanoï étaient capables de résoudre ces litiges par le dialogue. « Nous devrions gérer les différends de manière appropriée et sauvegarder la paix et la stabilité dans notre région », a-t-il écrit, selon Chine nouvelle.
« Grâce à notre vision, nous sommes tout à fait capables de régler correctement les questions maritimes par la consultation et la négociation. »
Le Vietnam est la première étape de sa tournée, avant la Malaisie puis le Cambodge. Elle vise notamment à compenser l’impact des droits de douane prohibitifs décrétés par le président américain Donald Trump contre les produits chinois. Cette année marque le 75e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Vietnam.Xi Jinping doit rencontrer ses trois homologues d’Asie du Sud-Est lors du voyage, qui « revêt une importance majeure » pour la région, a indiqué Pékin.
La place de l’Asie du Sud-Est est centrale pour les exportations chinoises : l’an dernier, les pays du bloc régional, l’Asean, ont été leurs premiers destinataires avec 586,5 milliards de dollars de biens au total, selon les données des douanes chinoises. Parmi eux, le Vietnam se distingue avec 161,9 milliards de dollars d’importations chinoises, suivi de la Malaisie (101,5 milliards).Après le Vietnam, Xi Jinping se rendra en Malaisie de mardi à jeudi.
Xi Jinping se rendra ensuite jeudi au Cambodge, fidèle partenaire de la Chine en Asie du Sud-Est.
Nomel Essis