La direction régionale de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologie de Yamoussoukro a sommé les occupants des abords des lacs de Yamoussoukro a libéré les emprises pour permettre aux dragueuses amphibies de faire le travail de nettoyage des lacs. A cet effet, elle tient depuis ce lundi 25 mars 2024 des rencontres de sensibilisation avec les occupants des emprises des lacs
Selon Francis Kouadio, le directeur régional, ces lacs n’ont pas été faits pour un centre commercial. « Ces lacs ont été faits pour deux choses : un attrait touristique et des bassins d’orage pour être un réceptacle des eaux pluviales. C’est pour cela, le président Félix Houphouët-Boigny a construit 24 stations d’épuration. Toutes ces stations à part celle de l’Inp-HB ne fonctionnent plus. Quand les eaux pluviales viennent, les stations les épurent avant d’être déversées dans les lacs. Il y a 17 lacs dont 9 artificiels. Avec tout ce qui est activité humaine au bord des lacs, cela génère des déchets liquides et solides qui vont dans les lacs. », a-t-il déploré.
Il dénonce également les planteurs de maraicher utilisant des produits phytosanitaires périmés ou non homologués comme engrais pour les plantes qui sont entrainés dans les lacs par les eaux pluviales.
« Cette eau polluée sert à arroser les salades et les choux etc. qu’on retrouve sur les marchés. Il y a également, les poissons pêchés dans ces lacs. Le maire a pris deux arrêtés. Un arrêté pour interdire toute culture maraichère aux abords des lacs et un autre pour interdire la pêche dans les lacs. », a-t-il informé.
A l’en croire, le travail des dragueuses amphibies qui nettoient les lacs est plombé par l’occupation anarchique des abords des lacs. « Les commerces sont installés sans autorisation sur les emprises des lacs. Nous les sensibilisons pour qu’ils libèrent ces emprises. Nous avons convoqués tous ceux qui sont aux bords du lac en face de N’gokro pour leur demander de libérer l’espace. Tant qu’ils seront là, les machines ne pourront pas travailler. Il s’agit des mécaniciens, restaurateurs et planteurs de maraicher etc. », a-t-il indiqué.
Un plan de recasement est également prévu pour toutes les personnes impactées par ces mesures. « Pour ceux qui font le maraicher, il y a un site en négociation sur la route d’Oumé pour les réinstaller. On a demandé aux restaurateurs eux-mêmes de trouver un autre espace ; dès qu’ils auront un espace, qu’ils avertissent le ministère de l’Environnement pour qu’on puisse leur donner notre avis au même titre que le ministère de la Salubrité avant de se tourner vers le ministère du Tourisme pour les formalités finales. », a précisé le Dr Francis Kouadio.
Pour lui, toutes les emprises des lacs doivent être des terrains d’équipement. « Aucun occupant sur ces emprises ne détient de document de propriété ou d’occupation. Ils se sont installés dans l’anarchie. La libération des emprises des lacs se fera de façon progressive. », a-t-il souligné.
Pilotés par le Centre ivoirien antipollution (Ciapol), les travaux de réhabilitation des lacs de la capitale politique ont été lancés le 28 juillet 2022 avec pour objectifs de réhabiliter les lacs afin de leur permettre de jouer leur rôle à la fois touristique, écologique et sanitaire, de procéder à l’enlèvement des végétaux aquatiques envahissants et des macro déchets sur l’ensemble des lacs et de sensibiliser l’ensemble des populations et des professionnels des gares routières et les restaurants riverains des lacs de la nécessité du maintien de la salubrité de ces lacs et d’initier un projet de gestion intégrée des lacs avec les autres administrations.
Traoré Yacouba Diarra