Ecrivain prolixe, Sévérin Bouatini, avec « Stop aux hommes avares », est à son 12ème livre. Il en a fait la dédicace, samedi, à la Librairie de France.
Le titre de ce recueil de nouvelles peut paraître, à première vue, comme une fatwa contre les « hommes avares ». Pourtant, il suffit de parcourir cette œuvre de 120 pages comportant cinq nouvelles pour comprendre qu’elle est un hymne à l’émancipation de la femme. Pour l’auteur, « Stop aux hommes avares » est la problématique de l’émancipation totale et vraie de la femme africaine en général et de l’Ivoirienne en particulier. Et, cela dans un contexte mondial marqué par les questions de parité et d’autonomie des femmes dont la benjamine des institutions spécialisées de l’ONU, ONU Femmes se fait le porte-voix. « C’est ainsi que dans des pays africains, en Côte d’Ivoire notamment, les Etats légifèrent en faveur de la promotion de l’équilibre entre l’homme et la femme. Par exemple, chez nous, la loi sur le mariage a évolué. L’homme n’est plus le seul chef de famille, la femme ne va plus vivre chez son mari, le carnet de mariage est déposé dans les paumes jointes des deux conjoints », souligne l’écrivain. Il ajoute également la possibilité pour l’enfant de porter les noms patronymiques de ses deux parents et que peut-être que plus tard, après le mariage, la femme pourra être amenée à ne garder que son nom de famille. Mais, il se dit conscient que ce noble combat se trouve embourbé en Afrique par une considération sociologique, coutumière et ancestrale qui stipule que c’est l’homme qui, dans le foyer doit prendre en charge la femme même, les besoins des enfants, en un mot les besoins de la famille. Ce qui, à l’en croire, les filles, dès leur adolescence jusqu’à la maturité, détestent férocement les hommes avares. Pour Leïla Kouassi, juriste, finaliste du concours littéraire « Aeci Découverte» doté du Prix Régina Yaou de la nouvelle 2019 qui a préfacé l’ouvrage, dans la nouvelle dont le recueil porte le titre, sous un tableau satirique et avec une once d’ironie, l’auteur indexe une coriace pratique africaine à laquelle une majorité de jeune, en dégénérescence morale, font la part belle depuis des décennies. « Séverin Bouatini interpelle la jeunesse, principalement la jeune fille adepte de la facilité, de la politique de la main tendue et surtout pleine de naïveté, qui, jambes « ouvertes », vend aux enchères ce qu’elle a de plus cher…. Elle invite pour conclure « Délectez-vous donc de ces récits pleins de sens et de leçons ! ».
Traoré Yacouba Diarra