Le sous-préfet de Yamoussoukro, Yéo Dohogninnina, a tenu, ce mercredi 20 mars 2024, une rencontre d’informations et de sensibilisation avec les chefs de village et les comités de gestion du foncier rural à la salle de réunion de la Sous-préfecture. Cette rencontre avait pour objet le nouveau schéma directeur d’urbanisme du Grand Yamoussoukro présenté officiellement par le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Nabagné Koné le 14 mars 2024.
Le sous-préfet a saisi l’opportunité pour revenir sur les bonnes et mauvaises pratiques des parents, leur rappelant qu’il y a certaines choses qui ne sont pas bonnes et qu’il faut qu’ils reviennent à la bonne pratique, exactement à la réglementation en vigueur actuellement sur les questions foncières.
« Le schéma directeur aura un impact sur les lotissements antérieurs non approuvés. Certains lotissements seront touchés parce qu’il y a des logements anarchiques qui ne répondent à aucun norme. Le lotissement, c’est une procédure. Les gens ont juste mis des bornes sans suivre la procédure en la matière. Forcement, si l’Etat a prévu dans ces endroits des infrastructures, ils seront impactés. », a-t-il prévenu.
A ce propos, il a dénoncé l’attitude de certains chefs de village qui, sans lotissement approuvé, délivrent des attestations villageoises. « Nous avons des lotissements qui ont été réalisés ne respectant aucune mesure. Ce qui est grave dans l’affaire, ces lotissements ont fait l’objet de délivrance d’attestation villageoise d’attribution de lots signés par des chefs de villages et vendus à des détenteurs qui ont ses documents et qui estiment avoir des droits. Alors que les chefs savent que c’est lorsque le lotissement est approuvé qu’on peut signer une attestation villageoise. Le lotissement n’est pas approuvé et vous délivrez des attestations. Ceux à qui vous avez vendu, demain si l’Etat leur retire tout, vous faites comment ? », les a-t-il interpellés.
Il a attiré leur attention sur les graves risques qu’ils courent à l’avenir. « Les gens vont brandir des documents signés par la chefferie et ça va être compliqué à gérer ! Quand, je dis compliqué, ce n’est pas compliqué ! C’est parce que nous on va vouloir compliquer en voulant défendre des situations sinon en temps normal ce n’est pas compliqué, c’est la prison ! C’est un dol ! Tu as vendu un bien qui n’existe pas ! C’est de l’escroquerie ! Où on s’en va là, ça va secouer un peu ! », a averti Yéo Dohogninnina.
Poursuivant, il leur a demandé d’être prudent désormais dans la délivrance des actes.
Il y a un document que vous appelez attestation de propriété coutumière. Mais, c’est une bombe que vous fabriquez et qui est entre vos mains parce que le mode de délivrance de ce document peut vous mettre dans les difficultés. Faites attention ! Des gens viendront vous dire le schéma directeur est sorti, on peut faire le lotissement. Ne croyez pas en ces gens là ! Ils vous blaguent ! Entourez de garantir, je suis à votre disposition. », a-t-il conseillé.
Egalement dans son viseur, les comités de gestion du foncier rural dont il a dénoncé les pratiques illégales. « Aujourd’hui, tous les comités se sont érigés en lotisseurs. Ce sont eux qui vont chercher les opérateurs pour les envoyer. Vous avez tous outrepassés vos pouvoirs. Vous imposez des quotas avant de signer les papiers. Ce n’est pas dans vos attributions et ce n’est pas normal ! Aidez les gens à sécuriser leurs parcelles ! Il y a des comités qui se croient chefs de village ! Ils signent les documents sans l’avis du chef de village alors que le comité est un instrument que l’Etat met à la disposition du chef de village. (…). », a-t-il déploré.
Face à cette situation, il a annoncé des mesures. « Il y a des comités dont je vais suspendre les activités la semaine prochaine parce qu’ils ont commis des actes extrêmement graves. (…). Bientôt, au ira au renouvellement des comités de gestion. En dehors de Gourominankro, le mandat de tous les comités finit cette année. On va les renouveler. Mais, il y a des gens dans des comités que je ne vais plus les accepter ! Ce n’est pas la peine de les proposer dans le comité au moment du renouvellement. En un an, j’ai vu un peu ce qu’ils font ! A partir de juillet, jusqu’en octobre, les mandats de comités prennent fin sauf Gourominankro. », a conclu le sous-préfet Yéo Dohogninnina.
Traoré Yacouba Diarra