A quelques mois de la présidentielle de 2020, les partisans de Guillaume Soro sortent de leur réserve.
Après le meeting du 3 août avorté de Koumassi, ils ont organisé samedi un meeting à la place Laurent Gbagbo de Port-Bouet (sud d’Abidjan).
Malheureusement, contrairement à ce qu’ils ont annoncé, c’est une piètre mobilisation qui a été donnée de constater et des discours empreints de rancœurs qui ont été servis aux partisans convoyés sur les lieux.
Les leaders des partis et mouvements proches de l’opposant Guillaume Soro ont dénoncé la loi instituant la Carte Nationale d’Identité (CNI) à 5.000 FCFA, mais aussi réclamé la reprise de la loi sur la reforme de la Commission Electorale indépendante (CEI) alors que celle-ci a été promulguée par le président de la république le 5 août dernier.
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Ils ont aussi évoqué la question de la présidentielle de 2020. Sur ce point, ils n’ont pas manqué de dévoiler le cafouillage qu’ils préparent pendant les élections de 2020.
En effet, alors que seule la CEI est censée annoncer les premiers résultats après le scrutin, les pro-Soro préviennent qu’ils le feront eux-mêmes.
«Le 31 octobre 2020, après la fermeture des bureaux de vote, 2 heures après, nous mêmes, nous allons donner les résultats» a déclaré le député de Fresco Alain Lobognon, par ailleurs vice-président du Mouvement pour la promotion des valeurs nouvelles en Côte d’Ivoire (MVCI).
Dans son discours, l’ex-ministre des sports a aussi menacé qu’ils s’opposeront par tous les moyens à la constitution que le chef de l’Etat prévoit modifier, au cas où elle est dirigée contre une personne.
« La constitution doit être juste, la constitution ne doit pas être écrite contre une seule personne et si la constitution doit être écrite contre une personne, nous allons nous opposer », a déclaré Alain Lobognon.
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Kanigui Soro, président du Raci (Rassemblement pour la Côte d’Ivoire), a aussi apporté l’eau au moulin. A la tribune, le député de Sirasso, qui n’a pas manqué de fustiger le chef de l’Etat et les ministres, a indiqué que l’exil attend ces derniers, au cas où le parti perdait les élections de 2020.
«Alassane Ouattara, Amadou Gon, Hamed Bakayoko, Adama Bictogo… vous voulez ho, vous voulez pas ho, en 2020 vous allez partir pian !!! » (…) Nous sommes en train de vivre notre part de pénitence. Et vous, votre pénitence et votre exil d’après Amadou Soumahoro vous attend», a-t-il lâché.
Reste désormais à savoir s’ils assumeront leurs propos…
Fulbert YAO