La 2e phase du projet Train Express Régional au Sénégal qui devrait être approuvée ce mercredi 17 janvier 2024 par le groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) à Abidjan, n’est pas du goût de Lumière Synergie pour le Développement (LSD, association, défendant les communautés touchées par les projets financés par la banque)
En effet, au cours d’un atelier de renforcement des capacités de la presse ivoirienne tenu le mardi 16 janvier 2023 à Abidjan, sur la Politique de sauvegardes environnementales et sociales (SSI) du Groupe de la BAD, l’ONG a haussé le ton pour exprimer son inquiétude.
Selon l’expert Babacar Diouf, le système de sauvegarde intégré de la BAD, particulièrement la politique de réinstallation involontaire, est gravement menacé par les attitudes de la banque.
A l’en croire, en 2019, les communautés impactées par le projet de train express régional avaient introduit une plainte auprès du mécanisme indépendant de la banque pour solliciter une vérification de conformité du projet.
Dans le rapport de vérification de la conformité du projet TER2 à la suite de la plainte des communautés avec l’appui de l’ONG Lumière Synergie Développement, la Direction de la BAD a reconnu que « si le TER est fonctionnel et très utile aux populations sur le tronçon Dakar-Diamniadio, c’est au prix d’une perte de moyens de subsistance, de pertes socio-économiques, de relogements inadéquats, d’une paupérisation, d’une détérioration du niveau de vie, de troubles, de phénomènes de stress psychologiques et d’anxiétés pour les PAP du projet TER 1 ». Malgré cet aveu d’échec de la banque dans la mise en œuvre de sa politique de réinstallation involontaire, les plaignants peinent jusqu’ici à obtenir réparation.
Mais à leur grande surprise, un mois après la publication du rapport, sans attendre la mise en œuvre, le conseil d’administration va se réunir le 17 janvier 2024 pour évaluer l’approbation de la seconde phase du projet. « Nous pensons que cela constitue un aveu d’échec et une menace grave contre le système de sauvegarde destiné à protéger les communautés et l’environnement, contre les effets financés avec la BAD », a-t-il déploré.
À noter que cet atelier, de façon spécifique, a permis de : 1. Renforcer les capacités de la presse ivoirienne sur les normes de réinstallation involontaire du Groupe de la BAD. 2. Partager l’expérience de LSD avec la presse sur la norme de réinstallation involontaire en examinant le cas du projet Train Express Régional (TER).
3. Promouvoir la participation des médias dans le suivi des projets à risque financés par le Groupe de la Banque Africaine de Développement. 4. Renforcer le plaidoyer des communautés impactées par le projet TER.
Fulbert Yao