La Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse a été célébrée, dimanche, à Tiébissou dans la région du Bélier.
La célébration officielle de cette journée en Côte d’Ivoire a été marquée par une opération de reboisement dans la sous-préfecture de Tiébissou. Elle a eu pour objectifs la restauration des sols, la création de nouvelles sources de revenus pour les populations, l’encouragement à la sédentarisation des populations riveraines, l’acquisition et le nettoyage de terrain, le piquetage et confection des trous et l’acquisition de plants dans le village de Yaakro sur l’axe Tiébissou-Bouaké. Pour Brahima Fofana, directeur de cabinet d’Anne Ouloto, « la journée mondiale de Lutte contre la désertification et la sécheresse, édition 2018 est : « La terre a de la valeur. Investissez-y ». En effet, la terre a une valeur inestimable. En nous invitant à investir dans la terre, parce qu’elle garantit des revenus, le thème de cette année nous engage à plus de responsabilités ». Ce thème démontre, a-t-il ajouté, à bien d’égards que la problématique de la désertification, c’est-à-dire la dégradation des terres est de nos jours une préoccupation majeure dans le monde entier.
En effet, précise-t-il, malgré les efforts consentis par la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification et les gouvernements en vue d’enrayer ce fléau, la situation ne fait qu’empirer sur toute la planète. « La poursuite de la dégradation des terres, selon les experts devrait pousser 700 millions de personnes à l’exil. A l’heure actuelle, le coût de la dégradation des terres s’élève à 500 milliards de dollars américains chaque année, dépassant de loin celui de la prévision. La dégradation des terres est non seulement un danger pour les familles et les communautés mais aussi pour la paix et la stabilité dans le monde. En effet, lorsque les terres cessent d’être productives, les populations sont souvent contraintes à la migration à l’intérieur de leur pays ou au-delà. Elles vont s’installer dans les zones urbaines mais surtout dans des zones surtout propices à l’agriculture, accroissant ainsi la pression foncière et donc les conflits fonciers.
C’est pourquoi, par ce thème, la Convention pour la lutte contre la désertification, veut nous faire prendre conscience de la richesse que constitue notre terre qui est un bien précieux à protéger, non seulement pour nous, mais aussi pour les générations futures c’est-à-dire nos enfants et petits-enfants ». Puis, d’ajouter : « Pays essentiellement agricole, la Côte d’Ivoire connaît aussi les problèmes de dégradation des terres. En effet, la problématique de la dégradation des terres constitue un fléau majeur en Côte d’Ivoire depuis des décennies. On note la réduction des terres arables et les migrations très importantes des populations vers les zones forestières du Sud-Ouest, les infiltrations dans les parcs et réserves et les forêts classées ainsi que de nombreux conflits fonciers. Tout ceci est la conséquence de phénomènes tels que les changements climatiques, mais aussi et surtout des activités humaines notamment l’agriculture extensive, grande dévoreuse de terre avec des pratiques culturales désuètes, les feux de brousse, l’exploitation abusive du bois et l’exploitation minière tant clandestine qu’industrielle ».
Traoré Yacouba Diarra