L’hiver vient («Winter is coming») est la célèbre devise de la Maison Stark. (Une des grandes maisons de Westeros dans la série culte Game of Thrones. Ndlr). Et comme elle l’indique cette devise des ‘‘Stark’’, ceci est un signe annonçant l’arrivée d’un hiver qui peut durer plusieurs années voire une génération. La devise s’accompagne du retour des ‘‘Marcheurs Blancs’’ (Créatures légendaires qui existent au Nord du Mur dans le film Game of Thrones. Ndlr). Ainsi, comme le mentionne Stannis Baratheon (Personnage principal de Game of Thrones. Ndlr), ‘’l’hiver vient’’ n’est pas seulement une devise. Mais un fait. Et ‘‘l’hiver politique’’ risque de durer pour Guillaume Soro. Le jeune homme peut bien s‘encourager à travers des petites citations du genre : «C’est l’hiver en Europe, C’est la neige qui tombe ! Dans le lointain, l’arbre est dégarni. Et viendra le printemps. L’arbre verdira. A bientôt». Mais, la réalité est là. C’en est fini ou presque pour celui qui ne sera plus un élu du peuple dans un mois et demi, après les législatives. Pour rebondir Guillaume Soro devra faire des choix et arrêter de ruser avec le peuple. Premièrement, Guillaume Soro doit clarifier sa posture politique. Beaucoup reprochent à l’ex-rebelle ses positions floues concernant son idéologie. Il est presque impossible pour un homme politique de concevoir un programme de société sans un socle idéologique. Les observateurs ont longtemps pensé que Guillaume Soro était un homme de gauche qui s’est retrouvé par la force des choses à droite. Mais, le député de Ferkessédougou a lui-même balayé du revers de la main cette position en affirmant qu’il n’était pas marxiste. «On m’a présenté comme marxiste, je ne suis pas marxiste (…) Je suis un démocrate» (Février 2019. Ndlr). L’ancien président de l’Assemblée nationale doit accepter et assumer d’être un marxiste, un socialiste, un libéral…s’il le veut. Un communiste. Un centriste… au besoin.
‘‘Le patron de GPS doit renoncer définitivement aux armes’’
Mais, il doit définir clairement sa ligne politique. Deuxièmement, Guillaume Soro doit renoncer à tout retour dans le jeu politique par les armes. C’est un secret de polichinelle que l’ex-rebelle, une fois acculé politiquement, n’envisage que l’option des armes pour rebondir. Cette posture d’avoir toujours la main sur la détente est à la base de ses malheurs dans la tentative de coup d’Etat au Burkina Faso, les différentes mutineries de 2017, la tentative de déstabilisation de décembre 2019, la sédition et la tentative de coup d’Etat d’octobre et novembre 2020. Le patron de GPS doit renoncer définitivement aux armes et s’inscrire dans le débat politique en s’appuyant sur sa jeune, mais riche expérience. Enfin troisièmement, Guillaume Soro doit siffler la fin de la campagne de dénigrement des institutions de la République et de ceux qui l’incarnent. Il doit rappeler à l’ordre ses ‘‘chiens de chasse’’, son philosophe fou, Franklin Nyamsi, et, comme le pensent de nombreux observateurs, son cyber activiste Chris Yapi. En renonçant à la violence verbale, à l’intimidation et aux menaces, le pouvoir d’Abidjan pourrait relâcher la pression sur l’ancien Premier ministre. Et pourquoi pas l’inviter à la table des discussions avec l’opposition.
Fofana Ali