Malgré son incroyable succès, Tout n’a pas toujours été tout rose en Afrique, pour l’artiste ivoirien Yobo Constant Joël dit Kerozen DJ. Invité de la tribune « Les jeudis de l’Ujocci (Union nationale des journalistes culturels de Côte d’Ivoire) », le 25 février 2021, il a accepté de raconter ses péripéties au Cameroun, après avoir pris part à un meeting du parti de Paul Biya.
«En fait j’ai été piégé au Cameroun. Je ne chante jamais dans un meeting politique hors de mon pays. Jamais. J’étais à Londres dans ma tournée européenne. On m’appelle, on me dit, le 11, il y a la fête de la jeunesse. On veut que tu viennes chanter pour égailler la jeunesse dans un village. On m’a dit Sangmélima, qui s’avère être le village du président. Moi je ne savais pas. C’est dans l’avion, qu’on me met la puce à l’oreille. Une fois au Cameroun, à l’hôtel, on me demande de faire une vidéo. Dès que je la fais, ça devient un boom au Cameroun. Dès lors, tous mes amis camerounais m’envoient des messages pour me dire que je viens de faire une faute. Ensuite ça commence par les cybers activistes du Cameroun, qui m’ont bombardé, en m’accusant d’avoir reçu 180 millions FCFA, 26 millions FCFA. Kerozen vient prendre l’argent sur le sang des camerounais morts pour la politique. Je dis que ça n’a pas de sens. La polémique s’enfle. Alors que pour moi, je venais chanter dans un village. Pire, dès que je suis sorti pour faire la parade, les autres candidats qui étaient en campagne, tous leurs militants sont venus vers moi. Tous les meetings se sont vidés. C’était du vacarme dans la ville. Lors de ma prestation, je recevais des petits cailloux par moment. Après ma prestation, j’arrive à l’hôtel, je regarde sur internet, c’est gâté. Le pire, j’ai fait une photo avec une dame qui est dissidente, une chanteuse. C’est cette photo qui ravive encore les tensions. »
La galère de l’artiste ne s’arrête pas là. Il raconte aussi, comment il a fait face à la menace de Boycott des artistes Togolais
« Tellement le « moussement », était fort, les gens avaient l’impression que je venais prendre leur marché. On m’invite au Togo. Je vais prendre mon argent et je quitte là. Comme tout artiste. Malheureusement contre moi, des artistes togolais faisaient des réunions. Avant de partir au Togo. Pour parer aux éventualités, je me suis couché. J’ai dit seigneur , fais taire le vindicatif. Sauf si ce n’est toi, qui me donne la gloire. Je ne sais pas ce que je leur ai fait. J’arrive au Togo. Personne ne pouvait dire « a ». Avec Dieu, il n’y a pas poteau. Jamais », a-t-il relaté.
Fulbert YAO