Les organisations de base membres de la plateforme Nationale ne sont pas contentes.
Face à la presse ce lundi 25 avril 2022,au siège de la plateforme à Abidjan-Cocody, leur porte parole Kla Alain Charles a exigé la reconnaissance du statut de centrale syndicale de la plateforme Nationale. il demande aussi à Théodore Zadi Gnagna de suspendre toute participation aux discussions actuelle s qui devraient aboutir à la signature d’une trêve sociale en Côte d’Ivoire, jusqu’à la reconnaissance du statut de centrale syndicale de la plateforme. Une marche silencieuse est par ailleurs annoncée pour le 1er mai 2022.
Ci dessous la déclaration
CONFERENCE DE PRESSSE CONJOINTE DES
FEDERATIONS DE LA PLATEFORME NATIONALE
Mesdames et messieurs les journalistes
Chers amis de la Presse !
Avant tout propos, je voudrais saluer la promptitude avec laquelle aujourd’hui encore vous répondez à notre invitation
C’est bien l’expression de l’intérêt que vous accordez à notre CENTRALE et à son leader, Théodore GNAGNA ZADI.
J’ai bien dit CENTRALE, car depuis le 05 février 2019, la côte d’ivoire compte six centrales syndicales (conf. Arrêté 2019-014/MEPS/CAB du 05 février 2019 fixant la liste des organisations syndicales qui remplissent les conditions légales pour être centrales syndicales de travailleurs).
Mais la 6e centrale n’a jamais été invitée à une quelconque activité officielle.
C’est donc pour informer l’opinion nationale et internationale et dénoncer cette injustice, mesdames et messieurs des différentes presses, que nous vous avons invités en ce début d’après-midi du lundi 25 Avril 2022.
Soyez donc salués et remerciés pour votre présence significative.
Afin de mieux éclairer votre lanterne et mettre tout le monde au même niveau d’information, permettez-moi de faire un bref historique en vous donnant la chronologie des faits.
En juin 2018, la DGT (la Direction Générale du Travail) lance une vaste opération d’actualisation de la base de données syndicales.
Par correspondance en date du 05 juin 2018, elle invite par conséquent, tous les regroupements d’organisations syndicales exerçant en côte d’ivoire à déposer, au 2e étage de l’immeuble PERIGNON au plateau, une liste de documents légaux attestant de l’existence réelle des leurs membres.
Parallèlement à cette demande de dossiers, des enquêtes sont diligentées pour vérifier l’existence et la localisation de leurs sièges.
Il s’agissait, in fine, de retenir celles qui remplissent les conditions légales pour être centrale de travailleurs, au regard de l’article 53.2 du code du travail.
A cet effet un comité chargé de l’examen des dossiers des centrales syndicales a été mis en place par arrêté ministériel n°2018-079-MEPS-CAB.
Au terme de plusieurs semaines d’enquête et d’analyse des dossiers, quatorze (14) dossiers ont été retenus par le Comité.
Les résultats des délibérations confinés dans le procès-verbal n°038/MEPS/IGTPS et envoyés à chacune des 14 organisations mentionne que la plateforme remplit les conditions légales pour être CENTRALE de travailleurs. Dans le classement fait par ordre alphabétique, elle se retrouve à la 4e place après DIGNITE, FESACI et HUMANISME et avant L’UGTCI et l’UNATRCI.
Cette désignation des centrales devait conduire à l’organisation d’élections professionnelles, conformément à l’article 3 de l’arrêté pour désigner les cinq centrales dites représentatives du pays.
Plusieurs séances de travail entre les six centrales retenues et le MINISTRE de l’Emploi et de la Protection sociale, M. Pascal ABINAN KOUAKOU, ont été organisées. Mieux, un atelier tripartite de détermination du mode opératoire et du chronogramme des activités des élections professionnelles a été organisé les 21- 22- 23 janvier 2019 à NSA HOTEL de GB BASSAM.
Alors que les centrales en compétition avaient déjà désigné leurs différents représentants et entrepris des tournées à l’intérieur du pays, le processus a été arrêté net, sans motif.
Depuis cette date, la Plateforme Nationale est écartée des rencontres qui nécessitent la présence des centrales syndicales.
Sur les raisons de cette exclusion, le Ministre de l’emploi et de la protection sociale a toujours avancé sans convaincre, la non-tenue des élections professionnelles devant désigner les cinq centrales représentatives.
Dès la nomination, en Mars 2021 à la primature de l’actuelle premier Ministre Monsieur PATRICK ACHY, le Président de la Plateforme Nationale l’a saisi aux fins de porter à sa connaissance cette injustice en vue de sa réparation.
Monsieur le premier Ministre se saisit de l’arrêté n° 2019-014 du 05 février 2019 et décide de réparer cette injustice. Il invite par conséquent, la Plateforme Nationale à la réunion préparatoire de la fête du 1er Mai 2021.
Informé, le Ministre de l’emploi et de la protection sociale, Maître Adama KAMARA a marqué un refus poli quant à la participation de la Plateforme Nationale.
Au président de la Plateforme Nationale qu’il a reçu, la veille de cette fête du travail, il promet la main sur le cœur de faire reprendre le processus électoral bloqué trois (03) ans, de façon imminente. Depuis, plus rien et la Plateforme Nationale est la seule centrale sur cette liste à payer le prix de ce blocage du processus.
Mesdames et messieurs les journalistes,
A l’analyse, il est difficile de comprendre que, après toutes ces dispositions prises par l’Etat de côte d’ivoire pour règlementer la vie syndicale dans notre pays et par la même occasion identifier ses interlocuteurs crédibles et légitimes, la Plateforme Nationale qui est en avant-garde de la lutte pour le bien-être des travailleurs, soit frappée de cet ostracisme.
Il ressort clairement qu’il s’agit d’une manœuvre contre l’intérêt des travailleurs de côte d’ivoire en général et des fonctionnaires en particulier.
La Plateforme Nationale occupe une place prépondérante dans l’expression des aspirations des travailleurs de côte d’ivoire et à tous les niveaux.
Il est donc inconcevable qu’elle soit écartée de toutes les activités officielles incluant les centrales syndicales, alors qu’aucune disposition ne l’en empêche.
Au regard de ce qui précède, les organisations de base (les fédérations, les syndicats de base et Associations) membres de la Plateforme Nationale, outrées par ce mépris du Ministère de l’Emploi et de la protection sociale :
1. Dénoncent cette attitude de deux poids deux mesures vis-à vis de la Plateforme Nationale.
2. Exigent la reconnaissance du statut de centrale syndicale de la Plateforme Nationale.
3. Demandent au camarade Président Théodore GNAGNA ZADI de suspendre toute participation aux discussions actuelles qui devraient aboutir à la signature d’une trêve sociale en Côte d’Ivoire, jusqu’à la reconnaissance du statut de centrale syndicale de la Plateforme Nationale.
Fait à Abidjan, le 25 avril 2022
Pour les organisations de base
Le Porte-parole
KLA Alain Charles