Le 29 octobre 2022, la Mutuelle générale des agents des médias privés de Côte d’Ivoire (Ms-Médias) organise la première édition du diner-gala de la solidarité. Dans cette interview réalisée par Linfoexpress.com, Cissé Sindou, président du Conseil d’administration situe les enjeux de ce rendez-vous inédit.
1- Bonjour Mr le PCA. Dites nous. Quels sont les objectifs du dîner gala du 29 octobre prochain ?
L’objectif principal de ce gala est d’apporter une contribution à la promotion de la solidarité en Côte d’Ivoire. En effet, la MS-MÉDIAS, la Mutuelle sociale des entreprises de presse imprimée, presse numérique, radios et télévisions privées de Côte d’Ivoire, créée depuis 2017 avec l’appui de l’Etat de Côte d’Ivoire, offre depuis lors une couverture santé et une assistance sociale aux travailleurs des médias et leur famille. Fort de sa propre expérience dans le secteur des médias, qui lui a montré l’importance de la solidarité, cette Mutuelle a décidé, à titre citoyen, d’apporter sa modeste contribution à la promotion de la solidarité à l’échelle nationale. Lors de notre Assemblée Générale tenue en décembre 2021 à Jacqueville, les délégués représentants les différentes entreprises adhérentes à la Mutuelle, ont adopté le principe de l’organisation d’un gala par notre structure. Quelques semaines après notre retour au pays, un comité d’organisation a été mis en place. Ses premières réflexions ont porté sur la conception du projet de ce gala et ce comité a retenu le concept de GALA DE LA SOLIDARITÉ DE LA MS-MÉDIAS. Il s’agit d’une soirée dédiée à une action concrète de solidarité et à la promotion de la solidarité de façon générale. La première édition a été fixée au 29 octobre 2022. Elle aura lieu à l’espace Latrille Évents de Cocody II Plateaux à partir de 19 heures. Elle a pour but de collecter des fonds auprès de mécènes pour la prise en charge médicale et la réinsertion socio-économique de femmes porteuses de fistule obstétricale. Le thème de ce gala est: « La MS-MÉDIAS au secours des femmes porteuses de fistule obstétricale ». Cette cible a été choisie en concertation avec le Ministère de la Santé qui, attendait une initiative au plan national en faveur de ces femmes victimes de cette maladie encore appelée « maladie de la honte » et qui vivent un véritable drame social. Il faut dire que jusque-là, ce sont des financements étrangers, principalement un financement coréen, à travers l’agence internationale de coopération coréenne (Koica) qu’une prise en charge est gratuitement apportée à ces femmes abandonnées par leurs familles.
D’ailleurs, certaines d’entre elles, livrées à elles mêmes, perdent tout goût de la vie et finissent malheureusement par se suicider. Ce programme coréen tire à sa fin. L’État de Côte d’Ivoire fait déjà face à beaucoup de problèmes de santé publique. C’est pourquoi, le Ministre en charge de la Santé est très heureux de cette initiative de la MS-MÉDIAS qui vient combler le vide qu’il y avait au plan local en matière de mobilisation de ressources pour une contribution de la partie ivoirienne dans le soutien à ces femmes. Selon les chiffres du Ministère de la Santé, il y a globalement 135 000 cas de fistule obstétricale en Côte d’Ivoire. Chaque année, il y a 250 nouveaux cas. La MS-MEDIAS a alors choisi, dans le cadre de ce gala, de collecter des fonds pour la prise en charge sociale de 250 malades cette année. Cette activité est évaluée à 200 millions de FCFA. Il est aussi important d’indiquer que dans le cadre de ce gala, la MS-MÉDIAS organise un concours des meilleurs acteurs de la solidarité en Côte d’Ivoire. Les lauréats seront distingués au cours de la soirée du 29 octobre.
2-À quoi serviront les ressources financières issues du gala ?
Les ressources issues de ce gala serviront à l’achat de kits pour pratiquer la chirurgie réparatrice des femmes porteuses de fistule obstétricale. Il faut savoir que grâce au financement coréen, des chirurgiens ivoiriens ont été formés à la chirurgie réparatrice de la fistule obstétricale. Ces chirurgiens interviennent dans plusieurs centres de santé à travers le pays. Mais, pour faire l’opération, il faut un kit d’intrants et de matériels qui coûte environ 500 000f par chirurgie. Ainsi, avec notre partenaire technique, le Programme national de la santé de la mère et de l’enfant qui est rattaché au Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, nous avons déjà mis en place une procédure qui consistera à signer une convention d’achats de kits avec la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique (NPSP). Dans le cadre de cette convention, un compte-client sera ouvert auprès de la NPSP. Il sera fourni par les fonds collectés et son fonctionnement sera conjointement supervisé par MS-MÉDIAS et les responsables du Programme National de la Santé de la Mère et de l’Enfant. Cependant, une partie des ressources collectées servira à remettre une aide sociale aux femmes opérées afin de les aider à réaliser une activité génératrice de revenus.
3-Comment les 250 femmes bénéficiaires seront-elles sélectionnées ?
Elles seront sélectionnées avec l’aide du Programme National de la Santé de la Mère et de la l’Enfant qui organise permanent des caravanes à travers le territoire national pour recueillir, avec la collaboration d’ONG et de chefs de communautés locales, les femmes victimes de cette maladie qu’on appelle aussi « la maladie de la honte ». Ces femmes se trouvent, pour la plupart, abandonnées et isolées dans des villages avec leur souffrance.
4-Ces dernières seront-elles présentes au gala ?
Notre partenaire du Ministère de la Santé a promis de faire venir à la cérémonie, des femmes déjà guéries de la maladie pour qu’elles rendent des témoignages publiques. Pour celles qui sont encore malades, il ne sera pas décent de les faire venir devant le public en raison de leur état de santé, l’incontenance de l’urine ou des selles causées par la fistule, et de leur traumatisme moral. Il n’y aura donc que des femmes déjà traitées et qui ont retrouvé la force morale de parler publiquement du drame qu’elles ont vécu. D’ailleurs, dans le cadre de la promotion de ce gala, la MS-MÉDIAS diffuse des vidéos où certaines anciennes malades témoignent à visage découvert. Ces vidéos nous ont été mises à disposition par le Ministère de la Santé.
5-Qui sont les personnalités et structures attendues à ce Gala ?
Nous attendons toutes les personnalités qu’elles soient publiques ou privées : les présidents d’institutions publiques, les membres du gouvernement, les patrons de structures publiques, les élus, les chefs d’entreprises, les ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire, toutes les personnalités susceptibles de nous aider à mobiliser les ressources que nous recherchons. Nous souhaitons leur présence pour leur faire connaître cette maladie peu connue qui sème la désolation dans la gente féminine. Nous attendons aussi tout le public, toutes personnes désireuses d’apporter leur contribution financière en achetant des tickets d’entrée à ce Gala. Nous attendons aussi et surtout les travailleurs des médias. Car, le Ministère de la Communication et de l’Economie Numérique, notre tutelle, a souhaité que ce Gala soit la contribution de tout le secteur de la Communication de Côte d’Ivoire, non seulement à la sensibilisation sur les causes et la prévention de la fistule obstétricale, mais aussi à l’aide aux femmes qui souffrent de cette maladie. Donc j’appelle tous les acteurs du secteur des médias et de la communication à s’approprier ce Gala.
6- Est ce que la fistule obstétricale touche aussi les femmes des médias.
Cette maladie peut toucher les femmes de tous les secteurs d’activités et de toutes les couches sociales. Même si un acteur des médias n’est pas directement touché, il peut l’être à travers une femme de sa famille, de son village ou de sa communauté. Donc, nous sommes tous concernés par ce problème de santé.
7-La MS-MÉDIAS se positionne de jour en jour comme une mutuelle de référence. Quel est votre secret ?
Un secret ? Je dirai que nous avons plutôt une chance, celle d’avoir tout un secteur mobilisé autour de l’instrument d’entraide et de solidarité dont il s’est doté. Des chefs d’entreprises de presse aux travailleurs, chacun joue au quotidien sa partition pour que notre mutuelle devienne plus forte et pérenne. On peut dire que, c’est cela le secret de la MS-MÉDIAS. C’est aussi l’occasion de renouveler nos remerciements au Président de la République, SEM Alassane Ouattara et à son gouvernement pour leur appui constant à la MS-MÉDIAS. Ils contribuent ainsi au bien-être social des travailleurs des médias de Côte d’Ivoire.
8-Quel est votre appel à quelques jours de l’événement ?
Cet appel s’adresse à l’ensemble des habitants de ce pays. Nous les invitons à participer massivement à ce Gala pour apporter leur contribution au soulagement de ces femmes qui souffrent. Je réitère mon appel à tous les acteurs de la presse. Notre mobilisation autour de cette cause est la meilleure manière d’exprimer notre reconnaissance au Ministère de la Santé, un partenaire précieux qui nous aide dans la prise en charge médicale d’agents des médias touchés par des maladies graves. Ce Ministère nous a déjà aidé à sauver des confrères diabétiques qui étaient dans le coma, des confrères victimes d’accident vasculaire cérébral (AVC) et bien d’autres cas graves.
Merci
Entretien réalisé par Fulbert Yao herrwall2007@yahoo.fr